My Own Burial › Breathing sorrow

J’avoue, j’ai brièvement eu la trouille au début, ce départ de rythmique electro, certes groovy as fuck mais assez commune… My Own Burial allaient céder à la mode ? Devenir laids ? Comme quoi, je n’avais pas correctement révisé mes leçons du premier album… Déjà il y a ce chant que j’aime vraiment, non qu’il soit spécialement charismatique mais la tristesse calme qu’il dégage tout en portant dans ses mots une certaine violence me séduit, me charme, c'est ainsi. Après deux minutes, quelques accords balayés en contre-temps, cette fois nous y sommes… Il est clair que le duo a opté pour une approche moins deathrock (sans y renoncer non plus comme en témoignent les guitares de ‘The third face’, ’20 daggers’, ‘Trip to the core’…), augmenté l’électronique au mixage, mais demeure fidèle à son style. J’aime beaucoup l’aspect mélodique soigné, ça n’a pas l’air très compliqué pourtant c’est très maîtrisé avec le bon effet d’écho sur la voix au bon moment, les petits bruits efficaces juste quand il faut, le thème de guitare qui s’invite toujours à propos, l’accord chelou pour éviter que ça sonne trop pop (‘Comme to the roots’). Parfaitement adapté au dancefloor (essayez de résister à ‘Night shift’, ‘Fear makes violence’, le fabuleux 'Hit yourself' ou 'Slaughterhouse' pour voir) mais avec des texte porteurs de sens, voilà qui ne gâche rien. De mauvaises voix me glissent à l’oreille que ça ressemble un peu à She Past Away mais je ne vais même pas prendre la peine de les botter en touche, la musique des Espagnols s’en chargera. Si seulement My Own Burial pouvaient percer autant que les Turcs ! Leur musique est tout sauf monocorde, elle utilise intelligemment la production pour équilibrer les moments dépouillés, les attaques, varie les ambiances, dégage un vrai aspect mélodieux permettant de distinguer les titres les uns des autres et conserve un vrai halo obscur. On sent que ça a été pensé, écrit, travaillé, qu’il y a tentative de renouvellement sans trahir les racines. Un groupe vraiment séduisant qui a beaucoup pour lui; comment ai-je pu douter, même cinq minuscules minutes ? Ca devait être un mauvais jour stressant, pluvieux et pour cette faute impardonnable, je mérite le fouet.