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Ananda › Profane

cd • 10 titres • 32:24 min

  • 1Journées exsangues03:04
  • 2En patience02:56
  • 3Profane03:17
  • 4Sexe02:29
  • 5Du fond du cœur04:28
  • 6Cercueil de papier02:54
  • 7Un ange02:32
  • 8Fragile quiétude02:40
  • 9L'apathie du sens03:41
  • 10Machine04:23

informations

Enregistré, mixé et masterisé par Didier Tillit en juin 2000 au BMT Studio (Le Pré-Saint-Gervais, FR).

L'album est aussi sorti en LP chez Snuff Records.

line up

Jérôme (batterie), Gunth (basse), Stu (guitare), Tom (guitare), Willty (voix).

chronique

  • new school d'avant

Ananda, c’est le bouddhisme façon Mantes-la-Jolie, mantras en pleine face. Au début du siècle, dans le hardcore énervé, il y avait des Français et des Suisses et, chez les premiers, Ananda avait le pass VIP dans les festivals de hardcore. C’était violent et cet album est singulier et clivant. Un disque pas facile, rugueux et sorti dans la douleur à l’époque où il ne suffisait pas de jeter quelques centaines d’euros à Thomann pour se tailler un home studio. Ananda s’est consumé dans cet enregistrement qui ne laisse pas l’auditeur indemne, comme on disait dans Enfer Magazine. Il va déjà falloir passer un pacte avec le vocaliste qui va te dégobiller en français des paroles absconses mais plutôt négatives dans un style écorché monolithique, comme s’il devait expectorer une grosse pelote salement coincée dans l’œsophage. Une grosse pelote de clous. La tessiture étant « l’échelle des sons qui peuvent être émis par une voix sans difficulté », je me dis qu’elle est ici proche de zéro puisque que l’on compte les notes sur les doigts d’une main et qu’elles ne sont certainement pas émises avec facilité. C’est un râle d’agonie, puissant, mais un râle d’agonie quand même. Et les riffs ? Leur relative simplicité, contrairement aux standards botchiens de l’époque, permet de donner toute latitude au vocaliste pour étaler une couche de gravier sur l’ensemble. La batterie, puissante et mixée très en avant, porte le magma des guitares. Ananda, pas là pour niaiser : pas de longs délires ambient/tribal, pas de digressions progressives, pas de temps mort. Que du riff hardcore non sans quelques accélérations, voire du blast, sur de rares moments, ce qui les rend d’autant plus percutants.

Ananda, c’était donc le bon temps des compilations Overcome qui enchaînaient Epitomize de Nostromo et Profane en ouverture, histoire de bien saisir l’air du temps. L’époque où Gojira était encore en bas de l’affiche et où tu pouvais te farcir une tournée Dillinger/Botch/Ananda. Aujourd’hui, cette scène des années fin 90/2000 n’a toujours pas obtenu le revival qu’elle mérite. Cela viendra-t-il ? Sans doute pas. On n’était pas très nombreux au concert et qui sait combien de Julien dans le public sont encore amateurs de hardcore ? Qui sait si cela parlerait à la jeunesse de 2023, bien sage mais toujours plus délaissée ? Il faut dire que les choses vont tellement mieux pour la jeunesse de France, on collecte même de la bouffe dans les facs pour leur distribuer. Comme dirait Francis Kuntz, il y a ceux qui travaillent dur pour se payer une véranda et puis, il y a les autres, les petits malins, qui se font tout donner. Quand tu prends ton paquet de pâtes, n'aurais-tu pas envie de l'envoyer à la gueule de ton patron, de ton prof ou de Notre Président ? Si tout va si bien, pourquoi ai-je donc encore tant besoin d’écouter Ananda à quarante piges ? N’aurais-je pas senti aussi cette pelote de clous grandir tout au long du XXIe siècle ? En tout cas, si Ananda se reformait, pas sûr que grand monde serait ému. Au vu des tarifs du disque, facilement trouvable pour quelques euros symboliques, on ne peut pas non plus parler de groupe culte maudit. C’est juste un groupe maudit.

note       Publiée le mercredi 15 mars 2023

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    commentaires

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    nicola Envoyez un message privé ànicola

    Ça veut dire que c’était bien isolé phoniquement.

    Intheseblackdays Envoyez un message privé àIntheseblackdays

    Aaah oui l’époque du catalogue overcome où chaque référence avait son petit descriptif qui donnait envie d’acheter tous les disques. Me souvient avoir entendu profane sur un sampler rocksound, et aussi d’autres joyeusetés produites par le label rennais, notamment un certain children si je ne me trompe, mais je n’ai acquis ce disque que bien des années plus tard un peu par nostalgie. A l’époque j’avais préféré me commander du Knut, du converge et du Soilent Green. Pour l’anecdote, la tournée botch/dillinger/etc est passée à 50m de mon logement de l’époque, dans le regretté terminal export de Nancy, mais je ne l’ai appris que…le lendemain. gros facepalm.

    Note donnée au disque :       
    Damodafoca Envoyez un message privé àDamodafoca

    Boog-ïa que tout le monde descendait, mais qui sur scène étaient tout de même incroyables. Et je crois me souvenir que le bassiste était pharmacien à côté.

    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
    avatar

    Le classique d'une époque aussi sale que... vaine. Culte, et pourtant qui ne marquera jamais l'histoire. "Profane" c'est quand même un sacré titre ("je rêve d'un jour... où tout s'arrête-raaaaaaa"). Leurs prods d'avant, moins connues, sont totalement screamo banal, mais très bien aussi. Bordel, vous vous souvenez de Boog-ia ? L'époque d'avant les tatouages pour tous, où les mecs ressemblaient à des stagiaires en fac de géo (ce qu'ils étaient, par ailleurs - ça avait quand même une autre gueule que ces influenceurs).

    Damodafoca Envoyez un message privé àDamodafoca

    Jamais vraiment rentré dedans... mais cette période, putain. Coeur avec les médiators.