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Pan-Amerikan Native Front › Tecumseh's war

lp • 8 titres

  • 1Woodlands warfare (Intro)
  • 2Indigenous blood revival
  • 3Raising the war club
  • 4Tenskwatawa
  • 5Tecumeh's confederacy
  • 6Anti-expansionist diplomacy
  • 7Battle of the Thames
  • 8Panther in the sky (Outro)

informations

Apollo Audio Alternative, Archaic Audio Productions, USA, avril-septembre 2016.

https://pan-amerikannativefront.bandcamp.com/

line up

Kurator of War (chant, musique)

chronique

  • black metal amérindien

Satan est notre maître à tous, c’est un fait établi mais bon, chanter ses louages, glorifier le mal, parler de monts enneigés, toussa, ça finit par lasser. Dieu merci (on reste dans le manichéen) à l’heure actuelle, le black metal s’est développé et a outrepassé certains de ses clichés. Pan-Amerikan Native Front ne parlent pas du diable, ce projet de l’Illinois se profilant dans un courant de black metal amérindien, chantent la guerre mais perçue du point de vue des indigènes. Leur premier essai évoque la lutte du chef Tecumseh qui tentera en vain de fédérer les tribus entre la Floride et le Canada pour lutter contre les invasions de colons sur leur terres. Il perdra la vie en 1812 lors de la Bataille de la rivière Thames en Ontario. D’emblée, le groupe nous plonge dans l’atmosphère de bataille: bruits de mousquets lointains, guitare grésillante couvrant la scène tel le fracas/brouillard guerrier, cris… Beaucoup de combos du genre auront tenté de nous plonger dans ce genre d’ambiance (Graveland, Burzum…) avec de pauvres moyens pour un rendu assez cheap. Ce n’est pas totalement le cas ici mais ça ne débouche sur rien de très transcendant pour autant. C’est à partir de la chanson suivante que les Américains montrent ce dont ils sont capables. Le jeu attaque en balayage continu, les percussions pas forcément au turbo oscillent entre roulements guerriers et cavalcade d’encerclement, le chant est agressif (je songe parfois à Immortal) sans excès, la production est propre sans être léchée. Là on se sent déjà davantage dans le smog de poudre, d’effluves de tir à canon, ce que confirme le titre suivant. Après une entrée en blast, on se stabilise dans des climats crust plus sombres avec des sursauts d’accélération mais la mélodie demeure efficace, les riffs sont simples mais bien trouvés et le jeu en balayage sied parfaitement au climat belliqueux exprimé (même si certains reprocheront un côté delay branché sur un logiciel). Burzum est certainement une influence sur les passages mélodieux tels que le début de ‘Tenskwatwa’ sauf que les Américains ne laissent pas tourner des plombes, eux ont des choses à dire donc pas de temps à perdre, accélération, fulgurante, retour au calme avec une variation. C’est riche sans excès de démonstration car l’impression de déchirement sonne authentique entre colère et frustration. Pan-Amerikan Native Front évoquent ceux que l’histoire occidentale n’a pas retenu comme de grands hommes mais plutôt des barbares opposés au progrès; il y a certes de la rage face à cette injustice mais aussi un vrai respect et une profonde tristesse vis à vis d'une culture humiliée, au pire éteinte, au mieux parquée des réserves aujourd’hui (rien à voir avec un âge viking fantasmé). On m’a fait remarquer à plusieurs reprises (connaissant mon intérêt pour la culture amérindienne) que le groupe n’en incorpore aucun élément dans sa musique en se contentant d’user des ficelles inspirées par les formations européennes. C’est tout à fait exact mais j’aurai trouvé ça nettement plus cliché de tenter de se donner une crédibilité ethnique en se servant de trois sons de pipeau et de quelques tambours de guerre; le groupe propose une approche de chronique historique en se plaçant du point de vue indigène, il n’a donc rien d'autre à justifier. Après un ‘Battle of the Thames’ s’achevant au turbo, gâchée par un fade out, on conclut par un hommage (Tecumseh signifiant ‘Jaguar céleste’) inattendu sous forme d’un extrait de lecture de ‘Tecumseh: A Chronicle of the Last Great Leader of His People" par l’écrivaine Ethel T. Raymond avec un son de tambour simple. Album violent mais varié, mélodique, évoquant assez bien le climat de guerre sans gommer les diverses phases émotionnelles engendrées par de tels souvenirs, techniquement pas révolutionnaire mais dont le point de vue m’intéresse fortement à titre personnel.

note       Publiée le samedi 11 mars 2023

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    Rikkit Envoyez un message privé àRikkit

    Je connais assez mal celui-ci. J’ai du l’écouter une fois en entier, mais j’ai le second (Little Turtle’s War) et le split avec Kommodus. Je trouve ça vraiment hyper bien fait, très personnel et malgré tout assez unique. Je suis souvent hyper circonspect concernant le black à concept (soit 80% de la prod actuelle du genre), mais ici, chez moi, ça marche. On saisi rapidos les influences, la scène de l’Est surtout (Graveland en tête bien sur, et ptet 2-3 ukrainiens natio , genre du Kroda par ci par là) et puis un poil de Québécois aussi (Forteresse ?). C’est guerrier quand ça veut, parfois forestier, toujours bien fait. Et j’aime ste prod maison aussi. Pour moi c’est du tout bon. J’y reviens souvent.

    Message édité le 12-03-2023 à 02:12 par Rikkit