Vous êtes ici › Les groupes / artistesCThe Church › The hypnogogue

The Church › The hypnogogue

cd • 13 titres

  • 1Ascendence
  • 2C'est la vie
  • 3I think I knew
  • 4Flickering lights
  • 5The hypnogogue
  • 6Albert Ross
  • 7Thorn
  • 8Aerodrome
  • 9These coming days
  • 10No other you
  • 11Succulent
  • 12Antartica
  • 13Second bridge

extraits vidéo

informations

Damien Gerard Studios, Melbourne, Australie. Produit par le groupe.

line up

Steve Kilbey, Thimoty Powles, Ian haring, Jeffrey Cain, Ashley Naylor

chronique

  • hypnagogue pop

Sans ‘The Hypnogogue’, The Church n’auraient sans doute jamais figuré (sous ma plume du moins) en ces pages. Malgré les efforts de gens tels que Mick Mercer s’obstinant à faire figurer ‘Under the milky Way’ sur des compilations gothiques, je n’avais jamais croché plus que cela sur la musique de ces Australiens, pas toujours désagréable mais trop calme, retenue émotionnellement à mon goût; certainement pas goth en tout cas. Quand j’ai regardé le clip de ‘The hypnogogue’, la chanson a su éveiller quelque chose en moi, suffisamment pour m’inciter à l’achat du dernier opus (et de deux autres dans la foulée). Plus de quarante ans de carrière, avec en moyenne un disque tous les deux ans, quelques changements de personnel entre, c’est dire si je ne connais rien sur ce groupe et qu’on va zapper les détails biographiques. Un état hypnagogique se définit comme ‘propre aux états de semi-conscience ou aux troubles psychiques qui précèdent le sommeil normal ou qui lui succèdent’. Cette vapeur cotonneuse caractérisant le premier état, c’est fou comme ce disque l’exprime à merveille ! Au travers du chant spécial, jamais vraiment démonstratif, du leader Steve Kilbey dont la nonchalance triste fait spécialement mouche ici mais aussi au travers d’orchestrations célestes, ouatées, aptes à plonger l’auditeur(trice) dans un état second agréable, sécurisant sans qu’on puisse le qualifier de joyeux pour autant. Space pop ? Peut-être bien mais version mystique. Les sonorités sont fraîches, jamais froides, jamais chaudes non plus, les mélodies dégagent quelque chose de prenant et de rassurant, sans dissiper pour autant une forme de brume omniprésente, blanche plus que grise. De fait, le disque nous plonge d’emblée dans cette transe étrange de par la production aérée, emplie d’espace, malgré les contours définis des morceaux. Rythmique volontiers post-punk dans sa frappe franche mais fluide plus qu’épileptique placée au centre comme un guide mais vite nappée de vagues de guitare célestes dont les notes planent, s’étirent, comme les ailes d’un pégase pour orner les contours. Au milieu, le chant, démiurge paresseux. ‘The hynogogue’ n’est pas un album pressé, il impose son tempo tranquille pour mieux nous charmer. La magie pop des mélodies touche dès le départ, le combo signant une collection de pièces magnifiques, éthérées mais les pieds sur terre: ‘Ascendence’, ’C’est la vie’, l’émouvant ‘Flickering lights’ qui a tout d’une promenade pluvieuse de bord de mer mais vécue depuis les cieux. Parfaite mise en bouche avant la pièce de résistance, l’obsédant ‘The hypnogogue ’, un morceau addictif et troublant rendant pleinement justice à son intitulé. La production narcotique, l’obsédant thème cristallin, la voix, tout concourt à la réalisation pleine d’une composition dont on ne voit pas filer les six minutes (on en viendrait presque souhaiter que ça dure plus). Hélas, le point d’orgue a été atteint; malgré la beauté dépouillée, triste de ‘Thorn’, les errances célestes de ‘These coming days’, le spleen joli de ‘No other you’, les éléments qui faisaient la qualité du skeud commencent à le faire trop durer. Comme si les amarres s’étaient rompus et que les musiciens perdaient le contrôle d’un navire se mettant à dériver tranquillement, hors d’attente. Rien de réellement mauvais mais ça perd beaucoup de son intérêt, les mélodies sont moins captivantes, les arrangements vaporeux, très maîtrisés certes, ne suffisent plus à maintenir l’illusion et le bâillement point le bout de ses dents. Dommage, très dommage, avec quelques titres en moins, ‘The hypnogogue’ aurait été d’autant plus fascinant. Heureusement, ‘Second bridge’ avec sa touche Genesis (époque Gabriel) en édition pop permet un atterrissage sans douleur ni rancoeur. Disque singulier pour The Church mais aussi pour la pop que beaucoup d'artistes auraient désiré écrire. Hivernal autant que printanier, le ciel est éternel de toute manière… 4,5/6

note       Publiée le lundi 6 mars 2023

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "The hypnogogue" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "The hypnogogue".

    notes

    Note moyenne        2 votes

    Connectez-vous ajouter une note sur "The hypnogogue".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "The hypnogogue".