Il y avait De Fey, maintenant ça se passe aussi du côté d’Eden. Dans un cas comme dans l’autre, on ne mange pas de pain et on ne boit nul vin (ou alors à la coupe ou dans un crâne de freluquet) autour de ces autels, les cérémonies qui s’y célèbrent sont réservées aux chevaliers du deathrock. Altar of Eden, c’est une version rêche, avec rythmique tribale comme si l’ost débarquait de l’obscurité des bois environnants, une voix spectrale en second plan, des guitares sales, une production low-fi pour renforcer l’aspect macabre. Le plein air, d’accord mais pas la version champêtre, celle pour spéléologue plutôt. Très efficace dans cette attaque frontale, le groupe manque pourtant des nuances qui élèveraient ce premier essai au rang de super disque. Musique tendue, épileptique comme savait l’être Bauhaus à ses débuts, bien écrite mais nappée d’un mur de guitares limite noisy masquant un peu trop le chant et surtout les nuances des lignes. Attention, c’est loin d’être mauvais, cette énergie brute, sans fioriture, comme des imprécations issues du fond d’une grotte constitue une parfaite bande-son pour la danse folle des ombres projetées contre les parfois par les flammes du brasier autour duquel les participants du cérémoniel sont en pleine transe. On n’a même pas à s’offusquer de l’utilisation d’une boîte à rythmes tant ses sonorités s’intègrent dans ce décor glauque. Des servants de l’obscurité plus que prometteurs même si la pellicule est encore à perfectionner.