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Power Trip › Manifest Decimation

cd • 8 titres • 34:38 min

  • 1Manifest Decimation04:33
  • 2Heretic's Fork04:02
  • 3Conditioned to Death03:22
  • 4Murderer's Row03:52
  • 5Crossbreaker03:46
  • 6Drown04:45
  • 7Power Trip03:52
  • 8Hammer of Doubt06:26

extraits vidéo

informations

Enregistré, mixé et masterisé au Solomon's Gate (Philadelphie, PA) par Arthur Rizk.

Pochette par Paolo Girardi. L'album a été réédité à moults reprises chez Southern Lord en LP et CD.

line up

Riley Gale (voix), Blake Ibanez (guitare), Nick Stewart (guitare), Chris Ulsh (batterie), Chris Whetzel (basse)

chronique

Power Trip fut mon groupe de confinement. Si jamais tu lis cette chronique en 2067, je t’invite à ouvrir un (livre ? site ? implant ?) d’histoire à la page 2020. Chacun a eu son moyen de ventiler la pression et l’ennui mais Power Trip est, en général, un groupe à lancer quand tu as vraiment les boules. Si les Gilets Jaunes l’avaient fait tourner sur les ronds-points (cf. supra, « si jamais tu lis… »), la révolution était assurée. Ce qui rend Power Trip plus extrême qu’un groupe qui jouerait plus vite et crierait plus fort, c’est cette totale maîtrise de la tension transcendantale du riff propre au hardcore. Chaque pression sur la corde est un appel à lever le cul de ton siège. Tu ressens le poids physique du muscle sur le plastique du mediator puis sur le metal de la corde, la vibration captée par le micro et le signal qui mute en claque sur la tempe à dix centimètres des enceintes.

Cette tension qui fait serrer les dents et mouliner les bras est encore plus nette sur ce "Manifest Decimation" que sur le classique « Nightmare Logic » même s’il ne contient pas de titre aussi mémorable que « Soul Sacrifice » ou « Firing Squad ». Chaque morceau est sec comme un coup de trique grâce à une production qui envoie chaque coup de caisse claire droit dans la colonne et chaque chug de guitare sur l’estomac. Cette sensation physique est renforcée par la présence réverbérée du grand chaman du 2-step à casquette et t-shirt délavé : Riley Gale. Victime de la « crise » (euphémisme) des opiacés comme des millions de compatriotes, sa mort ajoute de la rage à l’écoute, si besoin était. Rage de voir un tel acteur de la scène disparaître par l’incurie gouvernementale, preuve qu’il y a encore matière à râler via un groupe de hardcore ; rage de ne jamais les avoir vus en concert, ce qui est un exploit quand on fait la liste de leurs tournées ; rage de se dire qu’il va falloir se contenter de deux albums et quelques EP/splits pour affronter les « crises » personnelles et sociales à venir ; rage against le machin qui te réveille en stress à trois heures quinze du matin ; rage contre le mépris, l’ignorance, la corruption, l’égoïsme ; rage contre la bouffe pourrie dans des boîtes pourries qui intoxiquent les enfants et s’infiltre en nanoparticules dans chaque cellule de chaque être vivant ; rage contre la malédiction d’une humanité qui s’est crue Dieu dans un cosmos défini par l’État.

note       Publiée le mardi 28 février 2023

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Dieu soit loué pour la réverb.

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