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Vince Staples › Summertime '06

cd 1 • 10 titres • 30:02 min

  • 1Ramona Park Legend Pt. 100:36
  • 2Lift Me Up04:31
  • 3Norf Norf03:03
  • 4Birds & Bees02:42
  • 5Loca02:41
  • 6Lemme Know03:41
  • 7Dopeman01:53
  • 8Jump Off the Roof03:44
  • 9Señorita03:07
  • 10Summertime04:19

cd 2 • 10 titres • 27:24 min

  • 1Ramona Park Legend Pt. 201:27
  • 2323002:52
  • 3Surf02:31
  • 4Might Be Wrong03:59
  • 5Get Paid03:12
  • 6Street Punks03:06
  • 7Hang N' Bang02:06
  • 8C.N.B.04:13
  • 9Like It Is04:36
  • 10'0600:47

informations

Enregistré aux 4220 Feng Shui Studios et Westlake Studios (Los Angeles).

line up

Vince Staples (MC), No I.D. (production)

Musiciens additionnels : Earl Sweatshirt (MC [2-1]), Daley (chant [4]), Jhené Alko (chant [6]), Joey Fatts (MC [7]), Kilo Kish (chant [7]), Snoh Aalegra (chant [8]), Haneef Talib (chant [2-4]), Desi Mo (MC [2-5]), Aston Matthews (MC [2-7]) DJ Dahi (production), Clams Casino (production), Christian Rich (production), Kidd (production), Echo (production), Steve Wyreman (guitare, claviers), Josh Lippi (basse, piano), Delvyn Brumfield (claviers).

chronique

Été 2006, l’amour côtoie la mort à North Long Beach, Los Angeles. Vincent Jamal Staples a treize ans et quelque chose s’est brisé à ce moment-là. Lorsqu’on lui demande les détails, il lance un regard qui dit non. Parce qu’il suffit d’écouter l’album qui transpire l’autobiographie et attise la curiosité. Un joueur de Geoguessr perdu sous le soleil de Californie à North Long Beach, Ramona Park, le corner Obispo Ave/Poppy St. trouverait pourtant le quartier bien plus avenant que les projects du Queens ou certains quartiers de L.A. plus connus (Compton, à tout hasard et à deux pas, où est d’ailleurs né Staples).

L’océan est là mais il est sombre. Des coups de feu d’entrée et un destin lié aux Crips par naissance parce qu’il n’y a que ça à prendre. Gangster de génération en génération, « like my granny…like my daddy » et, de toute façon, Vince le dit d’emblée : « I’m just a nigga, until I fill my pockets, and then I’m Mister Nigga ». Public Enemy le disait déjà à la fin des années 80 : certains ont mis la cravate et amassé la thune mais le Police Department, l’école et l’État remettent tous les autres à leur place. « I need to fight the power but I need that new Ferrari”. Réf dans la réf.

Cet album est donc à classer dans le rap conscient. Rien de nouveau : violences policières, ségrégation, racisme militant ou culturel. Perdu dans les lectures contradictoires de l’histoire portées par l’école et sa mère, Vince conclut que les Noirs ne sont ni esclaves ni rois mais « somewhere in between ». Ah oui, comme toi et moi en fait, sauf que lui s’est trouvé ficelé à un gang parce qu’il est né là-bas plutôt qu’ici. « Fuck gangsta rap », pourtant. Ah bon ? Pas viriliste pour un sou, Vince nous dit même qu’il aurait aimé apprendre à être un homme plutôt qu’un tueur. Faut dire qu’il y a une belle latina qui lui vrille le cerveau et balance ses quatre vérités à ce gangster de mes deux : « get your shit together because a mí, no me vas a tratarme como ninguna otra pendeja, estúpido ». Ouch. En réponse, « It could be forever, maybe…if we don’t love, then we fall apart », lui susurre-t-il dans le splendide Summertime qui clôt la première phase de l’album.

Les femmes ont une bonne place dans le storytelling autant que dans la prod. On y trouve même des accents du duo Tricky / Topley-Bird sur Dopeman, Surf ou bien Lemme Know. Le flirt avec le trip-hop vibre aussi à travers ces basses profondes et rares sont les fautes de goût, à part peut-être la trap un peu cliché de Señorita. Pour le reste, c’est plutôt sobre, avec des beats inventifs, sombres, mélancoliques, parfois naïfs. Une œuvre de jeunesse cabossée comme on dit à la TV. En 2015, lorsque sort ce premier album, Vince a la petite vingtaine mais déjà quelques années de rap derrière lui, notamment dans l’orbite des trublions d’Odd Future qui ont bien caché leur jeu.
Un grand album traversé par un spleen qui atteint des sommets sur Jump Off the Roof : « Life way too hard, am I dreaming ? ». Pour en être certain, à trois, on saute. Quitte à se ramasser sur le trottoir et se retrouver entouré à la craie.

note       Publiée le dimanche 26 février 2023

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Damodafoca Envoyez un message privé àDamodafoca

Le tour de force : le suivant, qui n'a rien à voir, est également excellent.

Rendez-Moi2 Envoyez un message privé àRendez-Moi2

On veut une chro' de Yeezus maintenant (ah merde il y est déja).

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Pour ma part, c'est presque tout le disque, qui me fait beaucoup penser à Tricky.

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Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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Yess welcome !

dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
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Sixboulons, sixboulons !

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