Vivisect › Barbaric Death

L'Est des États-Unis nous a tellement offert, nous les Français coincés entre nos quatre murs : une sorte d'eldorado qui fait vriller encore les mirettes, un destin, celui de coloniser un endroit lointain qu'on va trop facilement considérer comme une "terre d'opportunités" et en retour des fantasmes envahissants, des musiques plein la tête et des gratte-ciel dans le nez... et des groupes de death metal bien sûr ! Ici donc Vivisect, groupe du New Jersey : enclenchez le générique des Sopranos. La banlieue moche et un peu lointaine de New-York comme qui dirait, fief de Bon Jovi, mais aussi donc de Vivisect qui lui va plus arroser de laque vos yeux que vos cheveux, parce que ce Barbaric Death c'est du nanan pour les gusses comme moi qui ont besoin de brutalité grasse, simple et méchante. Cette cassette bien trop courte va vous faire voyager dans des terres connues, celles du bon son de quand on était jeune, enfin... jeune dans les années 1990, ça ne va peut-être donc pas parler à tout le monde, mais qui sait : ça va peut-être aussi donner aux plus jeunes l'occasion d'ouvrir une porte vers des contrées dégueulasses et violentes, et ça, ça n'a pas de prix non ? Le death metal, éternel corrupteur de la jeunesse. Voici donc quatre morceaux piochés dans des singles de leur début de carrière et c'est trop court mais ça me fait penser que le death c'est éphémère, les groupes sont traditionnellement instables et concourent, par leur rareté, à ce plaisir de dénicheur, on kiffe sa race sur trois quatre morceaux perdus dans les miasmes du temps et on sourit devant ces solos frustes, ce besoin de plomber l'ambiance et de ne pas se montrer sous son meilleur jour en balançant ces riffs lugubres et si réconfortants à la fois, la tronche cachée derrière une cascade capillaire. C'est ce qui arrive ici quand on mange cette cassette car j'ai beau me la passer encore et encore, je n'entends pas de faute de goût. Rampant, méchant, vintage, massif, cassant les tempos comme tout bon gros bourrin atteint de démence ou de délire stupéfié, cette petite compilation est juste ce qu'il vous faut pour se retaper un lundi qui est, comme vous le savez, le produit de l'aliénation sur nos âmes trop grandes pour être rangées dans des bureaux mal isolés et bien trop recouverts de moquette. Grise.