Un an après le festin d’asticots, de chair faisandée (les créatures d’outre-tombe sont rarement véganes) accompagnées d’un délicieux Merlot hémoglobiné, les Américains remettent le couvert pour un disque déclinant les mêmes recettes que précédemment. La démarche perd donc une once de fraîcheur mais pas d’efficacité. Toujours ces influences shock rock, glam heavy, filmées au travers d’une lentille gothique. On note cependant une place moins prépondérante des claviers au profit de guitares très électriques en riffs hurlants (plombant ainsi légèrement l’atmosphère), même s’ils colorent quelques beaux passages (l’entrée de ‘Pennies upon my eyes’). La complémentarité des voix a également été développée, Matt et Jodie assurant parfois le micro en même temps (‘Rotting corpse’, 'D.O.A'). Il est probable que les allergiques aux 80’s ne goûteront guère la frappe sèche, les roulements de toms de la batterie, l’aspect hurlant de l’électricité des guitares mais pour les nostalgiques de ‘Friday the 13th’ volume V ou ‘The return of the living dead’, ce skeud sera une b.o. parfaite accompagnée de coca non light (ça n’existait pas alors) et de chips. Moritica signent une belle brochette de hits même si l’on devine déjà que la formule commence quelques peu à tourner en rond (‘Black market body parts’ rappelant légèrement ‘Graverocker’ par exemple). L’humour noir aide à conserver le plaisir intact (ainsi l’ultime pièce comme un bulletin d’informations décrivant la mort du groupe dans un accident), un plaisir qui vieillit mieux que certaines pellicules selon moi. Rire de la mort, ça faisait du bien.