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Nothingness › Supraliminal

cd • 9 titres • 43:26 min

  • 1Curse of Creation04:31
  • 2Horrendous Incantation04:19
  • 3Catapulted Into Hyperspace04:37
  • 4Temple of Broken Swords06:36
  • 5Festering Abstraction05:10
  • 6Inviolate Viscera02:37
  • 7Beacon of Loss07:11
  • 8The Anvil03:42
  • 9Decimation Mechanism04:43

extraits vidéo

informations

Enregistré, mixé, masterisé par Adam Tucker à Signaturetone Recording. Produit par Nothingness et Adam Tucker.

Sorti en ligne, CD, cassette. Illustration par Mark Voortallen.

line up

Barclay Olson (voix), Alex Walstad (guitare), Jon Grandel (guitare), Xen Hartzell (basse), Erik Christianson (batterie)

Musiciens additionnels : DgS (voix [1,9]), YhA (guitare [3,6]), XH (voix [3]), Jubjy (vibraslap [3])

chronique

Günther Anders fut un philosophe qui raconta dans un entretien qu'il savait super bien faire le poirier, en tout cas vachement mieux que les disciples favoris de son prof Heidegger qui, du coup, fit la tronche le reste de la soirée. C'est aussi le créateur du concept de "surliminalité", "supraliminalité", ou "superliminalité", à ne pas confondre avec "superluminalité" qu'on retrouve dans Star Wars, Chewie. Et pourquoi qu'il parlait de ça ? Parce qu'il avait beaucoup réfléchi vu que c'était son taf, qu'il avait survécu au nazisme et à la seconde guerre mondiale et pris le temps de discuter avec le pilote de l'avion qui balança une bombe atomique sur le Japon. Et il en arrivait à décrire un concept qui résumerait cette incapacité humaine à considérer des choses qui échappent à son entendement, des choses "trop" grosses, par exemple, il est impossible d'imaginer la vie humaine sur une planète où tout aurait été ravagé par le nucléaire, parce que c'est bien trop... gros pour être vraiment vu, réalisé, compris. Comme des millions de morts à cause d'un virus. Ou des milliers en une seconde à cause d'un bombardement spécial, tout cela inspiré de l'antonyme "subliminal" : ces choses tellement petites qu'on ne peut les apercevoir (des images dans des films, les artisons sur les fromages, les demodex sur votre visage, etc.). Et c'est aussi le nom du deuxième album du groupe de death Nothingness. Étonnant, non ? C'est aussi le nom d'un jeu vidéo assez marrant. Mais le death metal c'est plus intéressant. Pourquoi ? Parce qu'on peut écouter du death metal en lisant Günther Anders, ou en jouant à des jeux vidéos, ça permet de bien temporiser les affects. Par exemple je m'écoute en ce moment « Supraliminal » de Nothingness, groupe de Minneapolis la capitale du vroum vroum et découvre que ça colle vachement bien avec le jeu « Elden Ring », cette simulation de randonnée chiante en Lozère. Pourquoi ? Parce qu'ils arrivent à bien mixer plusieurs choses : de belles mélodies et des hommages continuels à Morbid Angel, des instants inspirés du post hardcore à la Neurosis et compagnie, et une capacité à tirer l'auditeur par l'oreille en lui disant : "je t'aime, écoute ces vagues de chairs purulentes transformées en vecteurs de morceaux épiques, hypnotiques, sympathiques. Oublie que ce sont juste des vibrations de l'air rendues possibles par une exploitation de signaux électriques produits par une centrale nucléaire alors que tu viens de casser les roustons à tout le monde sur Anders". Oui, cet auteur est cool (enfin, la version "tirage de gueule au max" du cool), mais ça ne suffit pas de le lire pour calmer l'auditoire qui veut de la description de disque habituelle : il faut utiliser les termes consacrés, "hypnagogique" si vous vous endormez, "énergétique" si vous faites de l'hata yoga, "formidable" si vous êtes de bonne humeur. Je vais rester sur ce dernier adjectif pour appâter le chaland blasé amateur de métal extrême : oui, tout ou presque a été dit désormais, et oui c'est une assertion de vieux con, mais y a-t-il encore des jeunes pour écouter ce genre de musique de vieux ? Et oui, je veux dire, tout n'est pas perdu, regardez, il y en a encore qui essayent d'innover en mélangeant bien les genres, cette quasi-unique porte de salut du death metal... par exemple, Nothingness produit un death lorgnant bizarrement vers la mélodie choupie écorchée bien hardcore alors que leur pochette annonce un album goregrind... je dis : "pourquoi pas, si c'est bien fait". Vu que c'est foutrement bien fait, je mets quatre boules comme un jury d'agrégation dur, juste, et influençable, comme Husserl, maitre et ami d'Anders, qui, le jour de la soutenance de thèse du Günther dut se plier à la volonté de sa femme qui pensait qu'il était trop gentil avec lui, et qu'il fallait non pas faire de cette journée de fin d'études un moment apaisant mais bien une journée de souffrance, parce que oh, bon, quand même, vazy pose lui des questions à la con alors que vous vous êtes mis d'accord avec lui que tu le ferais pas chier sur ça, et ça. Ce qui amène donc à l'extrapolation toute naturelle affirmant que les filles sont méchantes. Incroyable !

note       Publiée le jeudi 26 janvier 2023

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