Corlyx, on dirait du sirop pour la toux mais en réalité, c’est un groupe anglais qui écrit sur Twitter: ‘Si on avait une palette de maquillage, ce serait rose, noir, chrome’… Un beau résumé. Noir pour la musique dark wave, rose pour le visuel marqué par le glam avec une optique entre drag-queen et new wave, chrome pour l’aspect tranchant des guitares et de certaines paroles. Corlyx, c’est un peu cet aspect ‘meurtre sur le dancefloor’ où l’on aime à faire danser mais également passer une palette d’émotions plus complexes au travers des mouvements. Certains affirment qu’une table de jeu symbolise la vie, ses turpitudes, ses choix, ses échecs, ses drames, alors pourquoi pas une piste de danse ? Amour, sexe, trahison, suicide… On en revient toujours à Eros et Thanatos en fin de compte. Les Anglais s’y entendent en tout cas à ficeler des mélodies en béton merveilleusement servies par le chant de Caitlin Stokes, véritable atout. Pas question de négliger la musique pour autant; bien que résolument rythmée, elle puise davantage ses racines dans la cold wave et le post punk, d’où son côté obscur malgré la décadence glam dont elle est ornée (l’humour noir des Anglais pompe volontiers du côté batcave de la force ). ‘Sortir des albums complets de nos jours est un peu déchirant parce que vous savez que seulement 30% de votre public entendra l’intégralité du disque même s’ils aiment les singles’, affirme encore le combo; ceci explique peut-être que des quatre sorties entre 2018 et 2022, celle-ci soit la seule sortie en physique. Pour ma part, je me situe avec joie dans le 30% car ‘Together apart’ tient la route du début à la fin, sans réel temps mort mais avec clairement des pics. Pas facile d’étaler un LP complet quand on place au départ des tubes de la trempe de ‘White Wolf’ ou du brillamment vicieux ‘Find the killer’ mais Corlyx y parviennent, prouvant que les larmes ont le même goût en boîte de nuit qu’en bord de mer et que le sang reste du sang, fut-il pigmenté de rose bonbon… 4,5/6