Oui, à l’époque de Spotifiente et Bandcamp, il y a encore des groupes capables de sortir en cd un single un titre ! Je me devais donc de leur offrir une chronique virtuelle. Hurtsfall sont une formation originaire du Royaume-Uni pratiquant un post punk goth à l’ancienne avec rythmique roulante, basse marquée, et pour cause, pas de guitariste dans la formation, le complément mélodique est assurée par un clavier. Ce dernier n’est pas traité comme on s’y attendrait, on a parfois réellement l’impression qu’une gratte est présente sans pour autant que les sonorités synthétiques soient niées. Peu banal. Outre cette particularité, l’autre joker des Anglais est assurément le chant de Sam Harrison. Est-ce parce que l’homme est noir (paf, encore une latte dans la gueule des goths racistes) ? Toujours est-il qu’il parvient à moduler dans un même morceau des tonalités graves communes au style avant de glisser vers quelque chose de plus sensuel avec ce grain particulier que les blancs sont rarement capables de dégager. Une seule chanson, c’est peu mais à en juger par les pistes proposées sur le Bandcamp, le potentiel de ce combo n’est pas une vue de l’esprit. J’espère vraiment que Hurtsfall perdureront et enregistreront un album car en reprenant des bases connues, ces artistes nous en livrent une version fraîche, revigorante, pas du tout édulcorée, avec une personnalité nette et non négligeable. 4,5/6