Lydia Lunch & Philippe Petit › Twist of fate

France : Philippe Petit / USA : Lydia Lunch. Collaboration à près de trois reprises. La première, la voici. Le Français est de ces types dont le nom ne fait pas forcément lever les paupières mais qui a pourtant collaboré avec un paquet d’artistes connus des cénacles réservés : Cosey Fanni Tutti, Edward Ka-Spel, Cindytalk, James Johnston… Lydia Lunch sonnait comme une étape logique. Pour un spécialiste de madame, inutile de mentir, on sait à peu près comment ça a des chances de se passer. Elle récite de manière plus ou moins vivante, il tisse des musiques derrière. La vraie question est plutôt : est-ce que ça tient la route niveau ambiance ? On ne va pas se mentir, ce genre de disque se réserve aux aficionados de Lydia mais pour ce que j’en attends, le contrat est largement rempli. Philippe Petit compose des nappes très dark ambient, sombres mais pas statiques, avec de vrais coups de fouet sonores (l’excellent ‘Twiste of fate’), le genre de chose que je pourrais écouter per se mais avec en plus la voix, c’est vraiment du bonus black cherry. Lady Lunch se révèle très performante, variant son timbre du hanté glauque (‘Beautiful bastard’) à la récitation glaçante (‘Play dumb’, ‘Oxygen’) avec des torsions de sensualité torve (‘Mysterious disapearance’) et plus encore. Ce disque dégage une forte atmosphère cinématographique comme une sorte de b.o. d’un polar pornographique nocturne avec relents philosophico-slasher. C’est riche en rebondissements de trame, varié émotionnellement, étouffant, avec une dernière pièce broyeuse qui laisse pantelant(e) ou mort(e) sur le pavés dégueulasse et humide selon l’humeur. Une merveille avec en plus un concert enregistré à Marseille en bonus DVD ; ces gens sont des esthètes à tout niveau.