Dekapited › Destrucción trascendental

Aller voir des potes en concert est toujours un plaisir. Déjà, on partage une soirée sympa avec des potes et on les soutient dans leur dure ascension vers la gloire. Et puis, parfois, une fait des découvertes au travers des autres groupes qui partagent l'affiche avec ses amis. Et c'est exactement ce qu'il s'est passé pour moi en septembre dernier où j'ai eu l'occasion de découvrir ces Chiliens lors d'une soirée thrash metal en plein cœur de Paris alors que nous n'étions qu'une soixantaine de personnes. Dekapited finissait la soirée et j'ai été tout simplement scotché par ce groupe. Vous allez me dire, du thrash pied au plancher, c'est le style idéal pour passer un bon moment en concert même quand on ne connaît pas. C'est entraînant, bien speed, et une bière à la main, c'est parfait. Oui, mais encore faut-il bien le faire. Et puis, sur album, ce n'est pas forcément aussi bon qu'avec l'énergie du live. Combien de fois me suis-je retrouvé à prendre le disque d'un groupe qui m'avait plu sur scène pour au final être extrêmement déçu une fois la galette dans le lecteur CD ? C'était clairement l’appréhension que j'avais avec cet album de Dekapited, "Destrucción trascendental", leur dernier, sorti plus tôt dans l'année. Il ne m'a pas fallu beaucoup de rotations dudit disque pour me rendre compte que cet album était (très) bon. J'ai instantanément retrouvé l'énergie et l'ambiance démoniaque que j'avais trouvé pendant l'heure durant laquelle ils avaient joué quelques soirs plus tôt. Bref, je ne m'étais pas trompé, Dekapited, c'est une valeur sûre. Alors, c'est clair, ils n'inventent rien, mais alors qu'est-ce qu'ils jouent bien. Voilà un groupe totalement dédié, avec ce côté sud-américain rappelant bien évidemment Sepultura, mais pas que. Il y a un côté bien speed, mais toujours avec cette veine démoniaque, c'est vraiment le mot. Le chant est impressionnant, noir, criard, qui débite comme un dératé, limite possédé. Et puis chanter en espagnol, quel plaisir ! On n'est pas dans le thrash metal chanté où on joue seulement sur la rapidité. On est loin de Nuclear Assault ou d'Agent Steel par exemple. Là, on est en plein dans du metal extrême qui aurait pu être du death sans ces rythmiques tout le temps en up-tempos qui te dévissent la nuque. Seule l'outro à la guitare sèche, magnifique, de "Veneno/metal" permet de souffler un peu. Il y a aussi d'excellent solos, parfois même doublés avec ce côté heavy metal dans l'exécution, pourtant l'ensemble reste bien ancré dans le thrash metal le plus noir et extrême. La production reste bien "à l'ancienne", pas du tout clean, mais juste ce qu'il faut pour préserver cette agressivité naturelle de leur jeu. Voilà en tout cas un disque purement metal qui fleure bon le metal extrême des années 80, le pur style metal à l'ancienne sans fioritures. Ça bastonne et ça fait du bien ! Du bon vieux thrash metal nostalgique des débuts. Une réussite !