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Will Haven › Muerte
- 2018 • Minus Head head 044 • 1 CD
cd 1 • 11 titres • 47:14 min
- 1Hewed With The Brand
- 2Winds Of Change
- 3Kinney
- 4The Son
- 543
- 6No Escape
- 7Unit K
- 8Ladwig No. 949
- 9Bootstraps
- 10Now In The Ashes
- 11El Sol
informations
line up
Grady Avenell (voix), Jeff Irwin (guitare, claviers), Adrien Contreras (basse), Mitch Wheeler (batterie)
Musiciens additionnels : Stephen Carpenter (invité sur "El Sol"), Mike Scheidt (invité sur "No Escape")
chronique
- sacramuerte-core
"Donne-moi ta main, et prends la mienne / La cloche a sonné, ça signifie / La rue est à nous, que le chagrin vienne / Mais oui mais oui : LA VIE EST FINIE." Lâchez-la, laissez-là glisser entre les doigts. Il est l'heure de sombrer. Dites bonsoir à la Muerte, centre pénitencier de La Darkness, chronique matricule 22250. Au cœur de ce carré de Californie plus terne que L.A., connu pour cette formation de nu-metal la plus respectée d'entre toutes (par l'élite), dont le poteau de l'ombre se prénomme Will. Haven, pilier du coin, groupe laborieux, éternellement riveté au réel, au quotidien, à la résignation devant son succès d'estime. Et qui pour son cru 2018 nous assène cette belle pochette sobre. Une vieille histoire, pas autant que cette jolie fresque de plafond avec au centre ces deux doigts qui se touchent presque, par ce peintre en bâtiment dont j'ai oublié le nom, mais pas si loin ; même si la mystique ici s'est pris de grosses pelletées de glaise sur la gueule, elle subsiste, elle suinte par les fissures dans la terre craquelée, un peu comme les mains se détachant dans le noir absolu sur cette image : l'une semble de cire ; l'autre est plus grosse, comme en charbon. Et Will Haven y vont. Au charbon. L'expression leur va comme une main, voire deux. Sept années après le retour du gradé Avenell, ça ne va pas mieux ici-bas, dans le bourbier des guitares bétonnières et du hurlement primaire. Comme deux murs d'une ruelle de plus en plus étroite, qui vous prennent en étau. Effet suffocation/connexion aux Limbes, ruées hurlées/claviers nourris au corium. Unification par cette colère orientée vers rien de particulier, perdue dans un brouillard de cendres froides. Ambiance moins "spéléologie sans retour" qu'avec leur "mini" Open The Mind to Discomfort (quoique ce final...), mais odeur de fatalité toujours aussi prégnante ("Non, ceci n'est pas une reprise de Scorpions") dans ce nouveau bloc compact ultra-homogène, rugueux-suave comme son titre ("Muerte" c'est sensuel comme mot, bien plus que "Mort"). Peut-être moins spectaculaire façon thriller hollywoodien qu'un Voire Dire, avec des passages ambient moins "samples de messe", mais on y est toujours pas. À la messe. Plutôt à la correction. Will sait toujours frapper direct, sans surjouer la grosse carrure apocalyptique, malgré un roulement de batterie "gorille qui se frappe le torse" ici ou une intro "crépuscu-folk" là. Haven, un peu comme Smith, pratique le soufflet agrémenté d'injures bien sèches ; mais lui par contre s'assure que l'adversaire soit à terre, avant de s'en retourner. Sa mornifle laisse un peu groggy. Pas la méga-baffe existentielle, mais une bonne beigne d'oncle fossoyeur. Muerte c'est ce Will Haven aux tempes grisonnantes, rompu, hanté, qu'on savourera comme un grand café sans lait ni sucre - ou juste un quart de moitié (à cause de la tête de Yob invitée sur "No Escape" ?) Décidément loin des minauderies du post-hardcore dévoyé (qu'il faut appeler poster-hardcore ou poseur-hardcore), Will Haven n'ont que foutre de billevesées type longues plages en crescendo : ils préfèrent le gravier au sable fin - et les bruits de pelle. Leur son enterre notre humeur. Le cri de Grady étant toujours à la fois si familier, et fort singulier, sans qu'on puisse vraiment mettre le doigt sur sa spécificité - comme la musique de Will Haven ? Comme ces passages aérés mais tout sauf aériens, auréolant la grosse croustade de riffs d'une lueur sinistre, en mettant à nu ces synthés mornes et laiteux comme une cataracte de vieux chien. Will Haven sont peut-être encore et toujours traités en groupe de seconde zone, sidekick à grise mine, mais ils poursuivent bon gré mal grey leur carrière de groupe culte (donc confidentiel), et ne déçoivent pas. Comme disent les ricains : "they deliver the goods", expression qui leur va bien à ces ouvriers, ces artisans, ces musiciens qui ont décidément la fiabilité des meilleurs hommes de... main.
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- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
La suite approche.
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- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
C'est doux et chaud, un cimetière la nuit... Sensuel album, en effet.
Message édité le 22-12-2022 à 07:28 par born to gulo
- Note donnée au disque :