The Pop Group › Cabinet of curiosities

Evidemment avec des loufs de la trempe de The Pop Group, il fallait bien se douter qu’existaient planqués dans des coffres à pirates un paquet d’écus rouillés à déterrer le temps venu. Leurs rééditions étant plutôt copieuses, d’aucun se sont forcément interrogés sur la pertinence et le contenu de ce cabinet de curiosités… Quatre morceaux live, deux versions alternatives, deux extraits de Peel Sessions et en ouverture la version single de ‘Where there’s a will there’s a Way’. Cet excellent morceau produit pour un split avec les Slits ne figure que sur compilation (‘We are all prostitutes’ notamment), une bonne occasion de l’avoir pour qui ne possède pas le single original. Le mixage alternatif de ‘She’s beyond good and evil’ est moins dub, plus dépouillé et nettement plus post punk mais il n’en souligne que mieux les courbes assez fantastiques de cette chanson et met en valeur le chant. Les prises live sont excellentes niveau son prouvant aux détracteurs qui estimaient que ces gars-là noyaient leurs approximations derrière une démarche que les compositions du Pop Group sont au contraire entièrement contrôlées, gérées, subtilement ciselées. Mark Stewart se dévoile aussi un chanteur complet, capable d’exprimer de vraies émotions et pas uniquement de délirer vocalement. Enfonçons des portes ouvertes en révélant que les résultats des Peel Sessions sont excellents. Seul le mixage alternatif de ‘Amnesty Report III’ n’apporte pas forcément beaucoup d’eau au moulin. ‘To cut a long story short’, comme disent nos amis de Spandau Ballet, cette collection se destine surtout aux fans du combo. Rien d’essentiel mais beaucoup d’agréable. Ce d’autant qu’il se présente comme une forme de jumeau bâtard du troisième album des Anglais avant leur première séparation, ‘We are time’ (pas 100 % un essai studio fini en réalité, plutôt une forme de compilation) aujourd’hui réédité dont j’aurai l’occasion de vous parler dans un prochain épisode.