Ouais, bon, sans faire preuve de mesquinerie, la cold wave à bonnet avec forts relents post punk et des récitations de phrases sans grand sens mêlant les langues de Molière et Goethe, ça peut marcher avec un bon patch nostalgie collé sur le coeur le temps d’un ou deux morceaux mais le temps d’un album, la toux post-nicotine chatouille le thorax. Non pas que The Doctors soient mauvais, la musique est même plutôt bonne, mêlant post punk moderne pugnace et lointaines inspirations cold minimale (les synthés surtout) mais cette voix récitant, c’est déjà tellement entendu. On me rétorquera à raison que les timbres graves dans le goth rock aussi. Effectivement mais le but est de servir l’ambiance or ici, bof. La musique est bien torchée, riche, pas lisse dans sa production et c’est un vrai bonus mais la voix sonne comme un prétexte même si elle marque son petit effet sur deux ou trois pièces (‘Paradies’, ‘Unterwelt’, ‘Inferno’). Je ne puis pourtant me départir d’une impression un brin factice, banale, ruinant le potentiel d’instrumentations plutôt bien menées, je le répète. Comme je n’ai pas écouté le nouvel opus, je m’en tiendrai à celui-ci sans jeu de comparaison. Copie manquant beaucoup de personnalité, compense par une restitution solide et bien pensée, un chant charismatique fait pourtant défaut. N’est pas Varsovie qui veut.