Apparemment, tout le monde est en manque d’anniversaire ces temps-ci, les annonces que tel ou tel disque est sorti il y a quarante ans pullulent sur la toile. Il y a effectivement de quoi être nostalgique à l’évocation de ces grand disques qui ont changé le destin de toute une génération et nul doute qu’on pourrait philosopher quant à ces temps où la musique avait le pouvoir de donner un sens à la vie de jeunes paumés. Du vécu ? Affirmatif, mon Général, mais nous ne sommes pas là pour consulter l’album-photos avec une camomille (corsée d’une bonne larme de rhum), parlons plutôt de ces formations qui tant de lustres plus tard portent fièrement l’étendard noir comme aux premiers jours. The Waning Moon est le fruit d’une collaboration entre Ariel Maniki (Ariel Maniki and the Black Haloes) et du multi-instrumentiste Zac Campbell (Kentucky Vampires), deux artistes accomplis et passionnés qui démontrent par A plus B que sans révolutionner un style, on peut lui donner le piquant qui le fait perdurer au menu des oreilles exigeantes (on reste 'en famille' d'ailleurs puisque le tout est mixé et masterisé par Ariosto N. Uribe de La Procesión del Infinito). C’est du goth rock mais du puissant, école The Wake, de celle dont les guitares sifflent parfois du côté deathrock de la force. Compositions solides, un chant profond sans être caricatural, des parties de gratte dynamiques et prenantes (j’aime le jeu vigoureux de Campbell), un clavier pour renforcer la légère touche flamboyante des chansons, tous les éléments pour faire de ce mini un disque bien trop court. Projet ponctuel ? Souhaitons que non, le potentiel est là. Quoiqu’il en soit, sans trop se repaître du passé ni envisager l’avenir, pourquoi ne pas embrasser la philosophie Carpe Diem et profiter pleinement de cet opus punchy et bien agréable ?