Tiens ?!? Un vent deathrock venu de Norvège ? Parfait pour balayer la canicule de la médiocrité musicale de certaines régions. Batboner s’ils demeurent fidèles à certains critères du deathrock sont plutôt du genre à aimer tourner les choses à leur manière, il suffit de voir leurs visuels chelous évoquant davantage les crayonnages de David Tibet que les pochettes de Christian Death ou 45 Grave. Musicalement aussi, ça mélange varié comme une salade de fruits aux olives, du post punk goth, l’aspect hanté du gothabilly, un peu de punch deathrock pur (‘Dysphoria’) et pas mal de décadence à la Mighty Sphincter (visuellement surtout). Malgré près de 12 ans de carrière, le combo n’a publié qu’un seul véritable disque studio et c’est bien dommage car leur musique est franchement bandante. Niveau mélodique, c’est carrément efficace, quant à la musique, elle est variée, riche, plutôt épurée à la production pour renforcer la touche spectrale et mettre chaque élément en valeur; de plus, le chanteur est excellent, ce qui ne gâte rien. Contrairement à d’autres, on sent bien que nos Norvégiens ne répugnent pas à partir du rock’n’roll plus que du punk pour ensuite en noircir, malmener, les structures (‘Ikon’, ‘Tripping the rift’); ils n’hésitent pas non plus à léchouiller la glotte du goth rock traditionnel (‘Boogie bat’). Quand on est bon, on peut tout se permettre et bons, Batboner le sont; pourtant la Norvège ne nous a pas spécialement habitué(e)s aux formations du style. Pas de faiblesse pour cet album qui s’écoute tout seul (il passe si vite qu’on demeure surpris de constater que les titres avoisinent pourtant souvent les quatre minutes), hanté, barré à fond et dont on n’espère qu’un chose: qu’il accouche vite de successeurs de la même trempe. Fantastique !