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Phallus Dei › Nature Mortes

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Membre Note Date
surimi-sans-mayo      samedi 12 novembre 2022 - 07:48
miss guts 2008      vendredi 11 novembre 2022 - 23:03
born to gulo      vendredi 11 novembre 2022 - 23:02
Aiwass      vendredi 11 novembre 2022 - 22:58
Raven      vendredi 11 novembre 2022 - 22:49
kama      jeudi 24 novembre 2022 - 08:50

cd • 11 titres • 60:00 min

  • 1Prologue : Mesmerism
  • 2Valium
  • 3After The Night
  • 4Rev
  • 5Stalker
  • 6Herb
  • 7Pathology
  • 8Astronaut
  • 9Sepulchral
  • 10Ange
  • 11Epilogue : Eden

informations

(sic)

line up

Richard Van Kruysdijk (programmation, claviers, percussions, bandes), Mk.E. (guitare, basse acoustique, claviers, flûte), Oliver St. Lingam (bandes, traitements, voix)

chronique

Le monde était un paradis, destiné à être mystifié par l'Homme... Et dans ce paradis, vaste rucher d'alcôves, luisait une musique, sinistre et sensuelle, majestueuse... Une musique dont on ne percevait ni les bords, ni le fond - si jamais elle en eût. Une musique dans laquelle on se laissait dériver doucement, flottant, docile cadavre dérivant au gré des frémissements du lac, et où geler était une expérience érotique, mystique. Une musique singulièrement familière, coulant en épais nectar d'une brèche, formée par une déchirure aigüe, un froissement dans l'espace-temps. Y sifflait le vent des morts, y grondaient des percussions de la race des statues, et des cliquetis besogneux comme autant d'insectes-spectres. Toutes ces choses invisibles, mais terriblement palpables, évoluaient, grignotaient, soupiraient, s'enroulaient tels des végétaux constricteurs autours de piliers de marbre à la teinte crème, toutes semblant suivre une forme de mission. On y entendait au lever de la Lune les tambours du Styx, les grincements de dents de cristal, le grondement d'une... harpe ? Les anges y embaumaient les démons, les fées y disséquaient les vampires, et les héros s'y assoupissaient en opiomanes... On y percevait bien des choses, car dans cette musique-monde tout était perceptible, mais informe, puisque tout était fantôme. Et dans cette envoûtante pouponnière à cauchemars, se tissaient des étoffes les plus fines à partir de la soie des pupes les plus grasses, renfermant des prédateurs redoutables encore prisonniers du long sommeil dans leur coque, suspendus, monstres rêveurs, aux hautes voûtes. Car dans la sérénité apparente de ce monde couvait une guerre soyeuse, oui, un combat des matières et des éléments aux pulsations sourdes, comme un pouls dans les tempes, comme si le sang frappait l'âme. Le velours des gouffres ondulait, tissu grandiose aux liserés reptiles, et on pouvait le caresser, au risque de se faire mordre par un esprit de quelque époque, passée ou future. Parfois même, on y percevait une langue familière, mais dont le visage était comme gommé... Quelque chose d'une poupée derrière un mur, un murmure russe ? Ces bouches parvenaient à travers les lianes électriques du temps, signaux parasites dans la jungle des réalités parallèles, espèces d'ectoplasmes mécaniques sans but, s'abîmant dans le plus liquoreux fluide rythmique... On y chantait rarement, mais quand c'était le cas cela se faisait sur les notes d'un énorme piano, en direct d'un royaume effondré, avec une voix d'une pâleur et d'une tiédeur... Parfaites. Si aristocrate, si baronne, si... PURE, que les chansons prétendument élégantes d'entités flaccides et triviales comme Ulver n'auraient même pas dû venir à l'idée de la nature, ensuite. On savourait ce chant après la nuit. Mais y avait-il encore une nuit et un jour, dans ce paradis, dans cette... Dimension ? Il y avait d'abord l'état de stase hallucinée, toutes cellules écarquillées. On y était piégé et amant, voué à goûter des membranes le savoureux tourment de l'électronique et de l'ambient, à ressentir les ondes étranges des claviers du Néant, la valse morbide des souvenirs... Prisonnier consentant de cette musique sombre et expérimentale, suite Royale dans un Au-delà grouillant de songes langoureusement malaxés, aux textures suaves tendues en draps mortuaires... Belvédère sur les Limbes.

note       Publiée le vendredi 11 novembre 2022

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    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    Unique. Oui.

    Note donnée au disque :       
    ledl Envoyez un message privé àledl

    Effectivement, un album captivant avec des moments complètement incroyables. Unique, à vrai dire.

    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    Ça fait 32 ans que je le dis...

    Note donnée au disque :       
    kama Envoyez un message privé àkama

    Vraiment bon, il tourne depuis la chro. Les morceaux chantés sont moins reussis à mon gout, mais ceux d'ambiance (sus cités), il se passe salement un truc...

    Note donnée au disque :       
    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
    avatar

    En voila une que je procrastine depuis... quinze ans ? Pfiouuu, Valium, Rev, Astronaut...

    En recommandation (non-chroniquée) on a Phd² – Resource des mêmes zozos

    Message édité le 12-11-2022 à 07:12 par wotzenknecht