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The Soft Moon › Exister

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magnu      jeudi 27 octobre 2022 - 23:24
Klozer      jeudi 27 octobre 2022 - 23:07
Shelleyan      mercredi 26 octobre 2022 - 22:17
Thirdeye      samedi 6 janvier 2024 - 06:24
cerealkiller      jeudi 7 septembre 2023 - 01:29
born to gulo      jeudi 7 septembre 2023 - 07:36
Pierre-Arnaud      mercredi 6 septembre 2023 - 22:40

cd • 11 titres

  • 1Sad song
  • 2Answers
  • 3Become the lies
  • 4Face is gone
  • 5Monster
  • 6The pit
  • 7NADA
  • 8Stuid child
  • 9Him
  • 10Unforgiven
  • 11Exister

extraits vidéo

informations

https://thesoftmoon.bandcamp.com/

line up

Luis Vasquez (chant, instruments)

Musiciens additionnels : Alli Logout, Fish Narc (vocaux additionnels)

chronique

J’ai craint le pire un moment; alors qu’à force d’albums, Luis Vasquez avait fini par sortir pas à pas de sa grotte, exorciser ses démons, s’exposer à la ‘lumière’, en produisant une musique toujours plus riche, le voilà qui paraissait faire volte-face en pondant un album solo instrumental de pur dark ambient dans la volée… Etait-il allé trop loin ? Heureusement, ‘Exister’ prouve qu’il n’en est rien. Au contraire, l’homme se livre vocalement comme jamais, dans des tessitures assez claires, mélodiques… Pop ? C’est mal connaître The Soft Moon; si ce disque pourrait d’abord sonner comme le plus accessible, l’écoute aura vite fait de dérouter les plus imprudent(e)s. ‘Sad song’ avec son début ambient hérité de son essai solo libère par la voix de manière cathartique une sorte de foetus du Vasquez enfant qu’il assomme aussitôt avec les beats de ‘Answers’. ‘Find some time to find the answers’, ‘My bloodline is a trail of tears’, ‘Mother, will you let me in ?’, presque tout le combat se résume dans cette second chanson, lourde, violente mais suivant une trame nette non distordue, non défigurée, comme si l’homme se devait d’affronter cette part de sa vie sans faux-semblants au travers d’un excellent rock indus dans la lignée de Nine Inch Nails. Plus post punk, ‘Become the lies’, poursuit une forme de leurre. Oui, les percussions martèlent toujours comme s’il fallait à tout prix enfoncer les clous d’une boîte hermétique où enterrer définitivement un passé douloureux mais le chant est clair, haut perché même comme si cette âme meurtrie parvenait enfin à s’élever vers la lumière malgré sa rythmique sombre. Pourtant dès ‘Face is gone’, le kaléidoscope éclate, la trame sonne moins cousue, alternant entre martèlement tribaux, instants de calme; pas de réelle mélodie musicale, plutôt des rythmes pour créer une transe sur laquelle se collent des voix plus agressives. Plus l’album va de l’avant, plus le peu de paix péniblement accumulé vole en éclats, de manière vicieuse comme sur l’ambient faussement planant de ‘Monster’ où Vasquez dissimule à nouveau sa voix derrière quelques effets sans lui ôter sa fragilité humaine. Une merveille. Le confort n’est pourtant pas à l’ordre du jour, la production demeure rêche, les rythmiques tribales, les sonorités se font toujours plus sombres, les démons affleurent toujours sous les veines, rendant la gestuelle tendue (‘The pit’), l’âme déboussolée. Le parallèle avec les moments torturés de Nine Inch Nails quitte rarement l’esprit à l’écoute de compositions comme l’excellent ‘NADA’, prélude soft à un ‘Stupid child’ où le fléau de la culpabilité bat sa coulpe, se vomit sur une rapidité punk défigurée par les grincements, les torsions, laquelle cesse d’emblée pour céder la place à ‘Him’, nettement plus dansant mais pas plus joyeux même si la poitrine parait moins oppressée, plus libre, malgré les effets sur un chant clair qui parait rire de ses envolées aiguës. Ah oui ? Ce n’est pas un groove glam indus qui sous-tend l’écriture ? Absolument. Vasquez s’offre des possibles, rien qu’en collaborant avec un mec de la GothBoiClique (collectif où a officié Lil’Peep). Se brutalise pour avoir osé. ‘Unforgiven’ (Dieu que les titres sont éloquents) est une danse tribale en camisole de force dans une cellule capitonnée avec en featuring Alli Logout avec des vocaux proprement démoniaques, vomis plus que chantés. Après une telle catharsis, ‘Exister’ en sonne presque doux. Presque. C’est en réalité un morceau dérangeant, toujours aux limites de l’inconfort et les coups martelés pourraient bien être ceux du démon qui n’a pas fini d’en découdre avec l’ami Vasquez. Tout ça pour, paradoxalement, un disque grandiose.

note       Publiée le mercredi 26 octobre 2022

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Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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Je ne connaissais The Soft Moon que de nom mais Silent Servant et son projet collaboratif Sandwell District ont retourné le monde de la techno vers 2011-2012 en remplaçant la chantissime techno minimale pour le son très dur de Birmingham dans les milieux 'cool', influence qui ne s'est jamais démentie depuis au grand soulagement de beaucoup dont moi. Respect et putain, les opioides ça craint.

Message édité le 20-01-2024 à 14:16 par wotzenknecht

Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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C'est pas vraiment une coïncidence, ils étaient ensemble... Intoxication au fentanyl apparemment... Mauvaise came coupée ?

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Thirdeye Envoyez un message privé àThirdeye
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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Exact.

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Pierre-Arnaud Envoyez un message privé àPierre-Arnaud

La note vaut pour la disco complète. Il y a toujours un ou deux morceaux sympa sur chaque album mais ce "groupe", sans l'autodérision et peut-être le relatif talent, c'est l'Amélie Nothomb du pseudo-alternatif : beaucoup d'effets sur du vent, le summum du nombrilisme creux dont on a vite fait le tour, du marketing grossier qui tient difficilement la route sur le long terme, une bouillie de références même pas assimilées, et enfin un résultat complètement inoffensif. J'ai souvenir qu'Elegy comparait Zeros à Pornography ; bah putain...

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