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Iskra › Bureval

k7/cd/lp • 10 titres • 29:45 min

  • 1Hounds of Order3:20
  • 2Within the Black1:45
  • 3Dubrovlag2:31
  • 4Bureval3:40
  • 5Okhrana3:31
  • 6Okeanos3:58
  • 7Krondstadt3:05
  • 8Wolf of Winter2:09
  • 980 0001:58
  • 10Wie Alles Anfing3:43

informations

Enregistré au Fiasco Brothers Studio, New Westminster, Colombie Britannique, Canada, en 2009.

L'édition CD de 2010 est une coproduction Bloodspit Records/Headnoise Records/Total Punk Records/Dink and Be Merry/Madfly Records.

line up

Anatol Anton (guitare), Cody Baresich (batterie), Danni (voix), Wolf Edwards (guitare), Devin (basse)

chronique

Iskra version brute. Version furax de chez – encore plus que d'habitude ! Le son parfaitement audible mais foutrement rugueux – c'est produit de façon à ce qu'on entende tout bien (chaque instrument, les détails, les riffs, la frénésie sur tous les éléments de la batterie...) mais certainement pas pour passer sans frotter. C'est ce qui frappe d'emblée, le disque lancé : ce côté massif et en même temps sec, dénudé, structures apparentes (et pleines de pointes et déchirures). Le pas-de-temps-à-perdre du crust – cours, camarades, le vieux monde est tout autour de toi et ses armes sont hi-tech, son soft-power et ses cellules de confinement et d'oblitération (pas soft du tout, elles, eh) jamais en repos – est d'ores et déjà bien là, qui propulse le truc, le fait filer droit à travers nous qui nous trouvons là. Le sens du riffing black (metal) et la voix marquée par ça, aussi, viennent teinter encore plus la chose dans la masse – en noir, en gris profonds, ternes ou luisants selon. Bureval chope et galvanise – toute tristesse braillée, crachée en particules dures, grenaille, indiscernable de la colère, de la rage qui connaît ses raisons. Sur le bout de tout – et en plein dedans.

Puis les détails, disais-je : au détour de l'une ou l'autre intense déferlante, on se rend compte qu'autre chose attrape – en plus de cette urgence d'existence qui se rebiffe, explose en bouts de matières sales et compactes, dessine des plans d'évasion sans illusion, vise les murs porteurs des moches forteresses. Une richesse insoupçonnée de formes – mélodies (vraiment), lignes de chants et de guitares, variations de rythmes. Krondstadt ou 80 000 (entre autres), avec leurs allures – une fois qu'on a capté ça, impossible de ne pas l'entendre – d'airs folkloriques (de la zone mondiale ?) mutés sur les sols imbibés de toxiques des squats et terrains vagues... Encore une fois – déjà ; et à mon sens encore plus que sur leur Ruins de 2015, même (et pourtant, ce Ruins...) – cette magnificence affleure, paraît par flashes à travers la laideur qui l'enclot, qu'ils développent et cultivent, cette apparence de chaos pris à bras le corps, affronté, arpenté pied à pied pour en ramener autre chose que des débris morts. Bureval porte, oui – méchamment ! Enfin, façon de parler : en antidote à la méchanceté mesquine, plutôt, à l'addiction aux cruautés ordinaires prises comme un « ça ou autre chose », aux produits écoulés en vente libre pour rendre la vie plus dégueulasse (mais plus FACILEMENT dégueulasse, en mettant de côté la conscience). Bureval porte – d'accord, peut-être pas « l'espoir », en tout cas pas comme un autre opium, comme un régulateur pour attendre la « résilience » (et continuer à fonctionner sans rien faire déraper, sans rien changer, au fond). Mais sûrement pas à l'abandon, à se laisser couler, doucement crever (comme si ça rendait l'idée plus aimable, ce « doucement »).

Ça ressemble à un gros plan sur un « détail » (encore un) de l'un ou l'autre charnier, cette pochette. (Du genre qu'on découvre toujours, un peu ou beaucoup plus tard, après l'une ou l'autre guerre, purge, glorieuse victoire de l'une ou l'autre « puissance » à un point ou l'autre de l'histoire). Ou alors à un zoom sur l'un de ces tas qu'on trouve, dans certaines catacombes. (D'ailleurs c'est parfois tout un... La Commune, les fusillés de Kronstadr ou des Buttes Chaumont, ça vous cause ?). Un punk mal embouché nous faisait remarquer, un coup qu'on y traînait, dans lesdites – catacombes – en-dessous du Val de Marne (il me semble) que c'étaient les chrétiens, surtout, qui les avaient appelés comme ça, les tunnels, excavations. Qu'avant ou autrement, c'étaient surtout des carrières. Enfin... Voilà, les sous-sols, quoi : on y exploite des filons, ressources, et on y cache les massacrés. C'est bien pratique, en somme. Il est bien amoché, tiens, ce crâne sur la photo. Regardez ça, regardez le... Qu'autait-il à nous dire, s'il nous voyait, en retour ?

note       Publiée le vendredi 21 octobre 2022

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