Je ne sais pas, Dave Middle a vraiment la tête du zigue que tu pourrais croiser dans un bar de film d’horreur où, pas de bol, t’es descendu demander ton chemin. Le mec à l’air placide mais chelou, celui qui te saisira le poignet sans crier gare pour te fixer droit dans les yeux et te révéler une malédiction ancestrale qui plane sur la route où tu as eu le malheur de lancer ta voiture… Pas de raison de se calmer pour ce second album, bien au contraire. Dès les premières mesures de ‘Soul eater’, ça éclate dans ce style old school qui cette fois flirte parfois ouvertement avec le deathrock au niveau des guitares (certaines lignes sont diaboliques, dans ‘Don’t push me now’ notamment). On constate néanmoins que le combo tente de faire évoluer sa musique, notamment au niveau vocal où Dave Middle s’essaie à quelques effets mélodiques mais également au niveau rythmique en optant pour une approche moins ouvertement guerrière, plus vicieuse mais tout aussi dynamique, ainsi ‘Brother Grim’, ‘Get out’ au feeling proche du blues urbain glauque des Inca Babies à leurs débuts, ‘Dancing witches’ ou ‘Drop dead’ permettent même de danser ouvertement même si le balayage de gratte fera fuir les goths timorés habitués aux guitares compressées. C’est toujours aussi bien fichu et percutant et si l’atmosphère générale sonne peut-être un poil moins noire au sens bloc du terme, elle n’a en rien perdu son côté incisif, se dévoile retorse, menaçante, d’une menace dont on ignore les desseins. Cruauté gratuite ? Intimidation ? Jeu trouble ? Pochette inattendue pour le style mais une énergie noire et efficace intacte qu’on se prend en pleine face et en plein coeur. Comme quoi, c’est parfois dans les vieilles soupières qu’on concocte les poisons les plus douloureux…