Wisborg › Into the void

Ainsi en deux ans, Wisborg auront réussi à devenir laids ? A céder aux sirènes douteuses qu’ils avaient soigneusement évitées malgré leur profil ? La première: le featuring de la mannequin trop dark peu vêtue au sourire acide hyaluronique gonflant les verges masculines post-adolescentes sur Tik Tok (se limitant d’ailleurs à trois pauvres choeurs parfaitement inutiles). La seconde, son titre ridicule en français rappelant par trop The 69 Eyes… La troisième, les clichés autour des physiques aguicheurs des artistes (‘Erotic funeral’, sympa si l’on excepte les feulements graves loupés). Heureusement, ça demeure sous contrôle car globalement le reste du disque tient la route, dans le même genre que les deux précédents soit un gothic rock orienté metal ou du metal rock orienté gothic. On constate néanmoins que le duo a refroidi ses ambiances et légèrement mis le frein sur l’électricité metal des guitares. Avec le chant de Konstantin Michaeley, la musique se dévoile plus nuancée, toujours pêchue mais assez variée pour renouveler le ton général le temps d’un troisième opus. Hélas, à trop vouloir se réinventer, Wisborg se plantent parfois, ainsi ‘Perfume & cigarettes’ qui fait risette de loin à un Depeche Mode qui le snobe allègrement (d’autant que les vocaux moins graves sonnent lambda). La tentative fonctionne mieux sur ‘Platonically arousing’ même si c’est pas transcendent. Inutile de mentionner le caca ‘l’Amour fait mal’ et au final, le constat est que le combo s’en sort le mieux sur les pièces les plus musclées. C’était à ce propos une bonne idée de convier Jørgen Munkeby en featuring sauf que le saxo, personnellement, je ne le perçois pas assez pour justifier la démarche. Bref, c’est du demi-teinte, pas complètement pourri mais qui, plus grave à mes yeux, ne me donne clairement pas trop envie de savoir ce que le groupe fera par la suite. Encore une illusion de balayée...