Vous êtes ici › Les groupes / artistes › C › The Communards › The Communards
The Communards › The Communards
extraits vidéo
informations
line up
Jimmy Somerville (chant, programmation), Richard Coles (piano, orgue, synthé)
Musiciens additionnels : Crispin Cioe (saxophone), Bob Funk (trombone), Hollywood Paul (trompette), Jessy Levy (violoncelle), Jimy Maelen (congas, bongos), Tony Garnier (contrebasse), Roger Squitero (percussions), June Miles-Kingston (batterie live), Arno Hecht (saxophone tenor), Brenda White King, Sarah Jane Morris, Cindy Mizelle, B.J. Nelson (voix féminines)
chronique
Le vicaire Richard Coles fut communard… Pas un vrai, du moins historiquement, puisqu’il est né en 1962 mais il a bien été un Communard à l’époque où la religion lui semblait une absurdité, aux côtés d’un certain Jimmy Somerville. C’est un ami, le militant gay Mark Ashton (hélas décédé à 26 ans seulement), qui leur a parlé des événements de la Commune de Paris ; pour Somerville extrêmement engagé à gauche en plus de son combat pour les droits des homosexuels, le nom résonne comme une évidence de même que pour son collègue. En 1986 sort leur premier album, un drôle de disque encore plus bipolaire que le premier Bronski Beat. Voilà qui peut résonner étrangement auprès de jeunes oreilles mais il n’était dans les 80’s pas incompatible de composer de la pop à fort message social (du vrai, pas le discours lambda de Miss France pour faire bonne figure auprès des ménagères révoltées mais pas trop. Monsieur au bureau est trop pragmatique pour y songer…), d’y adjoindre une exigence musicale et de proposer une face sombre contrebalançant parfois les singles. Beaucoup connaissent ces fameux premiers singles: ‘You are my world’, ‘Don’t leave my this way’ et la reprise du ‘Never can say goodbye’ interprété en 1971 par les Jackson Five; pop classique, sympa, dans laquelle on devine pourtant le bagage classique de Richard Coles, fortement influencée par la Motown (les chœurs féminins de Sarah-Jane Morris et consœurs) revisitée 80's, portée par le haute-contre si typique de Somerville avec quelques trouvailles cool, notamment la présence de la batteuse June Miles-Kingston. C’est le quatrième, ‘So cold the night’, qui vient mettre la puce à l’oreille. Belle pop dansante aux atmosphères de sérail, légèrement trouble mais surtout baignée d’une mélancolie froide et émouvante servie par une prestation impeccable de Jimmy Somerville et ses choristes. C’est alors qu’en se penchant sur la track-list du disque, on tombe sur la deuxième piste, ‘la Dolarosa’, une chanson aux lointaines influences hispaniques, interprétée principalement au piano (hormis quelques montées de cordes) avec un Somerville émouvant comme jamais que ce soit sur la première partie, l’accélération flamenco et le final recueilli. The Communards foulent des terres communes à Marc Almond et la collaboration fugace avec Bronski Beat n’avait donc rien d’un hasard. Mais la vraie pièce de résistance, c’est ‘Reprise'. À nouveau des orchestrations dépouillées mais funèbres, violoncelle, piano, tissent un voile de deuil sur lequel le chanteur va proposer ce qui à mon sens demeure sa plus grandiose prestation vocale. Douleur intime et cotonneuse où les larmes coulent sans retenue en cadence avec la pluie face au mur gris. Rien que ces morceaux justifient l’achat. Ajoutons que ‘Disenchanted’ très calibré Bronski Beat (de même que ‘Heavens above’) passe très bien, que le piano n’en a pas fini: ‘Breadline Britain’ plus jazzy est une pure merveille, complicité parfaite une fois encore entre le pianiste Coles et le virtuose Somerville. Jazz toujours à la Gershwin avec saxo, contrebasse, pour ‘Forbidden love’ dans des tons veloutés sombres et chaleureux à la fois. Oh ? ‘Lover man’, c’est encore du jazz ? Avec vocaux féminins graves du plus bel effet. Et ‘Don’t slip away’, c’est la Motown… Mais ?!? À y bien penser, ce sont les trois premiers singles (pas désagréables, hein, mais légers) qui sonnent hors de propos sur un disque gorgé de soul, de jazz, de lointaines effluves classiques, bien plus profond et émouvant que ce qu’en retiendra le hit-parade… 4,5/6
Dans le même esprit, Shelleyan vous recommande...


dernières écoutes
tags
Connectez-vous pour ajouter un tag sur "The Communards".
notes
Note moyenne 7 votes
Connectez-vous ajouter une note sur "The Communards".
commentaires
Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "The Communards".
- Richard › Envoyez un message privé àRichard
Heureux de voir que Somerville n'est pas nécessairement apprécié que pour ses hits. Je me suis toujours senti en effet un peu seul.
Message édité le 03-10-2022 à 18:22 par Richard
- Note donnée au disque :
- Shelleyan › Envoyez un message privé àShelleyan
Effectivement, c'est peu de le dire, ce mec a un talent incroyable.
- Note donnée au disque :
- Raven › Envoyez un message privé àRaven
Il tourne aussi souvent que l'Age of Consent des bittes qui bronzent celui-ci, ainsi que le suivant Red ; tout ça traîne en vinyle pour trois fois rien, impression d'un injustement oublié, un peu. Sommerville est vraiment un super chanteur soul.
- Note donnée au disque :
- nicola › Envoyez un message privé ànicola
Je ne connais que de nom (pourtant, quel nom), je vais me pencher dessus de ce pas.
Message édité le 03-10-2022 à 12:19 par nicola
- Chris › Envoyez un message privé àChris
L'ensemble du disque est absolument excellent.
- Note donnée au disque :