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Warfuck › Neantification

lp/cd/k7 • 15 titres • 25:14 min

  • 1Till the Bones1:03
  • 2Goût Amer1:43
  • 3At Least I Hope0:58
  • 4Hauts Débats1:21
  • 5Apprendre à Plaire1:12
  • 6Douleur & Vices1:22
  • 7La Gloire1:11
  • 8Millions of Merits0:54
  • 9Abusey1:42
  • 10Néant2:45
  • 11Vivre D'Arnaque et D'Eau Fraîche2:37
  • 12Disverge1:45
  • 13Pan Crack1:25
  • 14Root Bloody Route1:16
  • 15Rondelle3:51

informations

Masterisé chez Unisound par Dan Swano.

Artwork : Sandro « Drew » Deline. Les éditions LP (2013), CD (2014) et cassette (2014) sont des coproductions des labels listés à la rubrique en haut de cette chronique.

line up

Mak (batterie, chœurs), Nik Nicht (guitare, voix)

Musiciens additionnels : Uroben (sax sur Rondelle)

chronique

Comme dit ailleurs : je n'ai jamais vu Black Mirror – la série dystopique. Et donc : je n'ai jamais vu cet épisode où, semble-t-il, Warfuck ont samplées les intros de chacun des morceaux de ce disque – monologue de plus en plus furax et délirant, en roue libre. Pourtant il y a un truc là-dedans – ces extraits brefs – qui me cause. (Tiny cells and tiny screens and bigger cells and bigger screens and fuck you ! FUCK YOU!!). Un truc qui me paraît complètement en phase avec leur grind ultra-speed et chargé, aussi – dans le débordement et cette façon de foncer, de faire des cascades sans frime, juste pour ne pas retomber dans l'espace confiné, mort, du morne tout-le-temps d'un morne quotidien.

Neantification, à vrai dire, est sans doute le Warfuck que j'écoute le plus souvent. J'y reviens sans cesse même – c'est le premier qui m'ait fait me dire que ça valait le coup de s'accrocher à leur truc, d'y revenir, de ne pas tomber à leur propos amnésique, une fois passé ces moments où je me démenais devant eux, pendant que devant nous ils dégueulaient leur dinguerie d'énergie. C'est vrai : le son est moins net que sur le suivant – This Was Supposed to Be Fun. Mais j'aime ce côté plus sourd, cette production ferraille-fumée qui n'amoindris pas la lourdeur et le coupant, même quand la batterie fait saturer la prise, que ça crache un poil, que ça écrête. Peut-être, oui, qu'il y a un peu moins « tout » le groupe, dans celui-là, qu'on y entend moins la versatilité (relative mais réelle)... Et encore. Difficile à « quantifier », ça – et puis bon, ça ne dit pas tant, ça ne rend pas plus ou moins consistante la chose. Peut-être, d'un autre côté, que comme ça on y entend complètement le groupe à ce moment donné, précis – je trouve en tout cas le disque spécialement ramassé, compact, malgré les changements incessants (de tempo, de métrique ou de syncope au moins – c'est du grind, on vous dit, du « de maintenant », plus coincé depuis longtemps dans le pur poum-ta punk rock accéléré six fois, donc). Surtout : je lui trouve un truc qui tape au ventre, une justesse contagieuse dans l'excès, dans ce que ça expulse – qui touche curieusement aux points sensibles, derrière le boucan, l'apparence de « trop de bruit pour l'émotion ». Je le trouve communicatif, voilà – dans tout ce qu'il expulse comme frustrations, malheurs, péroraisons, moments aussi de connerie pure débitée comme elle vient, à l'occasion, de dérision pas retaillée pour la thèse (je veux dire... « Rondelle », en vlà un titre qui fait qu'on ne vous prendra jamais – Eh ! Encore heureux ! - pour un quelconque Bernard Henry Finkielkraut ou pour un post-coreux nimbé dans sa gravité « neurosienne »...). Et puis d'ailleurs, sur cette dite Rondelle, y'a même du sax. Du free ? Du sax. Un certain Uroben – Uro Ben, serait-ce par hasard ce type (un Benoît, donc) qui joue dans ce machin éclaté, là, Mental Hygiene Terrorism Orchestra ? Ce serait cohérent, toujours... Mais fin de la digression.

Et Warfuck, eux, n'ont pas digressé. Le disque a eu le temps de se finir une seconde fois, avant que j'ai pu finir d'écrire, de boucler ma chro. Ils n'ont pas cessé une seconde de ne pas tenir en place et de ne pas lâcher l'affaire – leur truc intenable, plein de soubresauts nerveux musculaires synaptiques. Je me suis encore arrêté, plusieurs fois, pour écouter mieux – saisi dans le flot, la densité, gagné par l'éraillement, pris dans le nuage de braises encore chaudes, mêlées-cendres. Je m'envoie un coup de plus Néant, tiens – instrumental qui décidément me tape au bide, avec sa tristesse noire et sèche mais vaste, le tempo qui pour une fois ne s'emballe pas pendant plus d'une poignée de secondes... Dans l'outro de celle-là – avant que déboule Vivre D'Arnaque et D'Eau Fraîche, celle d'après, sans plus de transition – le mec, le sample, crache qu'on ne se parle plus, les uns les autres, qu'on ne s'exprime plus qu'en achetant de la merde. Je la verrai peut-être un jour, cette série. Ou alors je continuerai à m'en foutre un peu, qui sait, et j'irai ce coup là me foutre ailleurs que devant un constat.

note       Publiée le samedi 1 octobre 2022

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