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Tout Bleu › Tout bleu

cd 1 • 9 titres

  • 1Au delà des (h)êtres
  • 2Tout le monde
  • 3Sorcière
  • 4Etre ange
  • 5Peur de vivre
  • 6Mon conte
  • 7Stolen secrets
  • 8All that matters
  • 9Over

informations

Titres 1, 3, 6, 9 enregistrés live au Théâtre 2.21, Lausanne, Suisse, janvier 2017; le reste au Vélodrome, Genève, Suisse, août 2017.

https://toutbleu.bandcamp.com/music

line up

Simone Aubert (chant), Agathe Max (violon), POL (production), Nicolas Stücklin (percussions, programmation)

chronique

  • cold wave expérimentale

Bleu marin, bleu ciel, bleu turquoise, bleu saumon (Ah ?!? Ça n’existe pas ? Si ? Non ?)… J’ai une sainte horreur du bleu tel que porté par le (la) citoyen(ne) lambda parce que ‘ça va avec tout’, 'c’est joli avec du beige ou du marron’, 'c'est neutre'… Autant que leur vie ! Moi, je veux du bleu roi, du bleu glacé, intense comme l’eau autour des icebergs ou ce bleu de la langue de Shakespear témoignant d’un état de tristesse… Tout bleu comme le cours où serpente le chant de cette étrange ondine (‘Au delà des (h)êtres’), comme la nuit où devenue sorcière elle raconte aux étoiles des histoires utopistes (‘Mon conte’), comme le coup qui défigure son visage pour être descendue dans la rue face à la police (‘Peur de vivre’)… Tout Bleu, c’est un univers d’abord rythmé par une voix, celle de Simone Aubert, l’une des lointaines bâtardes de Siouxsie refusant probablement la filiation, qui s’élève, flotte dans l’air, intemporelle, mi fée-mi sorcière, tandis que derrière, POL à l’électronique et Agathe Max au violon lui tissent des paysages sombres, mouvants, ombrés… Quelques percussions ultra discrètes pour habiller fugacement mais certainement pas pour rythmer puisque les instruments s’en chargent déjà, agents d’une transe aux limites de l’expérimental sans jamais y plonger à 100% (le fabuleux ‘Stolen secrets’, l’inconfort sonore du tranchant ‘Peur de vivre’). Le chant lui-même, narrateur car acteur de sa vie, mute, se défigure d’effets (‘Sorcière’), tremble (‘Over’), sort de son écorce, redevient humain, intime et spectral à la fois (le prenant ‘All that matters’); jamais confortable, ni inconfortable, séduisant mais jamais racoleur, sombre sans chercher à faire peur, toujours propice à voyager ou évoquer le voyage qu’il soit terrestre, interne, onirique, il joue les psychopompes fantasmagoriques pour guider les âmes des vivants à travers la beauté des diverses réalités constituant l’existence, quelque part au carrefour de l’expérimentation, du lâcher prise et de l’esthétisme dans sa forme pure. Beau et prenant.

note       Publiée le lundi 26 septembre 2022

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Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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Oh oui, la Grande Catherine Ribeiro, tu as raison, c'est le truc sur lequel, j'arrivais pas à remettre le doigt. Merci ^^

Note donnée au disque :       
Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
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Tiens ! Ça fait plaisir de voir ce groupe chroniqué ici - d'autant que ta chronique me semble très juste ! Un disque qu'on avait chopé (comme premier disque de notre "disco commune" en plus, avec ma nana) au concert qu'ils avaient donné à GZ à Lyon au moment de la sortie du disque, et que j'ai curieusement peu réécouté depuis. Je suis en train, là et oui, décidément : je me retrouve bien dans ce que tu en dis. C'est beau, ça pourrait être froid "dans le mauvais sens du terme" mais non, c'est habité, vivant. Intéressant aussi de lire les échos que tu y entends - de Siouxsie par exemple, de la scène cold-wave, des trucs auxquels je n'aurais pas pensé mais qui à la réécoute ne me semblent pas du tout incongrus... J'entends ça "autrement", sans doute aussi parce que je connaissais auparavant deux des membres par des projets assez différents (Simone comme guitariste de Massicot, et batteuse/percussionniste du duo Hyperculte, et avant ça batteuse du groupe punk/coreux/cinglé Jmenfous ; Agathe pour son travail solo au violon et dans le duo Kuro entre autres) mais les deux "angles" d'écoute se tiennent je trouve, il y tout ça dans cette musique, au moins.

Du coup là sur Être Ange, j'entends à la fois du Ribeiro/Alpes et du Anne Clark (et du Chicaloyoh, aussi, pour revenir à des musiques plus "contemporaines")... Et ça ne me choque pas, comme rapprochement. Bah tant mieux.

Message édité le 27-09-2022 à 12:25 par dioneo