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Distorted Pony › Live in Hamburg

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Dioneo      lundi 12 septembre 2022 - 15:50

2lps • 16 titres • 59:53 min

  • A
  • 1Intro1:39
  • 2Death in the Turnstile2:18
  • 3Krank3:28
  • 4God's List1:49
  • 5Smitten2:33
  • 6Dept. Of Existence4:36
  • B
  • 7Gutbug3:32
  • 8Forensic Interest2:45
  • 9Castration Anxiety3:35
  • 10Go Kart4:39
  • C
  • 11Slow Leak7:11
  • 12HOD2:31
  • 13Cripple4:27
  • D
  • 14A Fine View fom the Temple7:49
  • 15Angel on a Haug3:24
  • 16Splinter3:37

informations

Enregistré live par Muck Giovanett au Haefenklang, Hambourg, Allemagne, le 30 juin 2018. Masterisé par Mikey Young en 2020.

Double LP pressé en 300 exemplaires, dont 75 sur vinyle rouge.

line up

Theodore Jackson (percussions), Dora Jahr (voix, basse), London May (batterie), David Uskovitch (David U.) (voix, guitare), Eddie Rivas (guitare, voix)

chronique

« So, if you find us really loud, there's earplugs at the bar, so... Go get 'em. [Un blanc s'étire sur de longues secondes]. On the other hand : loud is what industrial noise rock is, so... ».

J'y étais ! Enfin... Non. Je n'ai jamais mis les pieds à Hambourg, au vrai. Mais onze jours plutôt, ailleurs, oui, j'y étais – à Barcelone, au Sala Beegod, sur la même tournée. Et je crois pouvoir l'avancer : cette histoire de « lo fi » ou pas, là – c'est... Hors sujet ! Disons. Oui : le son est sale – crasseux, granuleux. Les voix tombent à la brut – les deux aux micros déblatèrent comme si répète ou concert, ou balances, c'était pareil – ou plutôt comme s'il fallait faire PIRE, vu qu'en face, il y a cette fois du monde, qui s'agite ou qui colle, et qu'il faut agiter pour désengluer tout ça du parquet-bière. Bref, tout ça pour dire : si « fi » il y a, au sens d'une « fidélité de rendu » à ce qui s'est joué ce soir là, si on se demandait « est-ce que ça crachait VRAIMENT comme ça ? », alors OUI : de fortes chances que ça y ressemble, qu'on soit très près de ce qui y a pu s'y entendre, à ce concert ! Dora Jahr fait l'Ogresse – elle chante pas, elle GROGNE ! (Ça leur apprendra, à ceux qui lui avaient demandé "non mais... t'es pour de bon dans le groupe ?!"). David U. litanise et scande éraillé aussi, plus haut dans le spectre. Les grattes font des frottements et harmonisent les chocs, quand elles ne jouent pas au ping-pong/rollerball avec les riffs. La batterie, les percussions, défoncent et clouent encore un peu plus les parois de l'espace où ça vibre, les scansions du temps que tout ça sature jusqu'à ce que ça en dégorge – le groupe, l'état du public qui s'échauffe à mesure, en même temps que les cinq sur scènes s'emballent de plus en plus.

A vrai dire, c'est peut-être bien ça le plus beau : avec un son aussi CHARGÉ, ce live rend une image très claire, sans le moindre flou, de ce que ça peut vous balancer pleine-poire, un concert des Poneys. En tout cas encore une fois : de ce qu'ils envoyaient sur cette tournée « de reformation » – leur première en Europe (et si je ne me trompe, la seule, au jour où je vous l'écris), vingt-quatre ans (??) après un deuxième album sorti alors qu'ils s'étaient déjà séparés. Et comme dit ailleurs : ce qui flambe, ici, aussi, c'est le PLAISIR de jouer – sensible, intact, régénéré. Difficile de toute façon de se dire que ce serait « pour le fric » – Distorted Pony, en terme de notoriété ce n'a jamais été (au moins de notre côté de l'eau... mais j'ai l'impression qu'en face ce n'était pas forcément le cas non-plus) Sonic Youth, Unsane, Swans ou même Cop Shoot Cop ; et à lire la liste des salles où ça s'est passé (pour la France tiens : l'Embobineuse, à Marseille, le Mondo Bizarro à Rennes, ou le Dibar à... Plougonver. Hein ? Où ça ?!), ça n'avait rien à voir, cette histoire, avec un tour des Grand-Ducs-et-Zéniths ou autres Temples Disney-Rock. Non... Et tant mieux.

Et aussi, ce son plein de gnons dans la carcasse, ces voix qui s'arrachent et sombrent quand la surcharge déborde et couvre, mais où tout ressort aussi rugueux qu'alors : ça évite le bête effet « best of avec des gens, juste pour le souvenir ». Ça ne fait pas document – on s'en fout des documents, ce n'est pas une enquête, pas un exposé. C'est live – un bout de vivant, donc, qui surgit de l'objet, des sillons, du gravé pour les temps et les temps (enfin... pour le temps que subsiste un vinyle, quoi – rouge, pour ma part... Pour le temps qu'il reste avant que tous les disques durs, les terminaux, les serveurs et les centrales soient pulvérisées, la poussière retombée, là où aura été balayée celle de nos os, que vous l'ayez en version matérielle ou que vous l'envoyiez en streaming ou depuis votre disque dur, allez). Puis un best-of, avec l'effet qu'implique la sélection, ça a son côté « crème de la crème ». Alors qu'ici, c'est l'écume, qui bouillonne – celle du moment où ça se débat, s'ébroue, tabasse et sème la joie. Ouais : la JOIE !

N'empêche, il n'y manque rien : un bon trois quarts de Punishment Room (l'album sorti « de leur premier vivant »). Les plus percutants et les plus narcotiques bouts d'Instant Winner (l'ironiquement nommé disque du split). Même, deux rescapés des deux EP premiers (Forensic Interest, tiré de Work Makes Freedom... oui, ce titre ; et Angel on a Haug, de l'inaugural Concrete Bruises). Dans le désordre. En jeux de cahots/chaos. Agencé à la vicelarde pour que ça monte – en pression, avec les trous d'air, aussi. Bonheur : il y Go Kart. (Go Kart, BORDEL!!). Il y a les conneries entre les morceaux – assez brèves et qui ne sonnent jamais routine de stand-up, plutôt aussi feu-de-l'action que la musique. (David : This is another romantic ballad. Dora : For your Loved Ones and close... Et là : Cripple, en mur de caillasse orbitée). Il y a même A Fine View from the Temple – cette longue coulée, dilatation avant de lâcher le groove, qu'on regarde, du haut d'elle-même, dissoudre la cité, les regrets, les remords, la tentation des molles mélancolies. (Ça rampe mais ça secoue, ça réveille... Vos gueules, Misères !), et qui a la bonne idée de ne pas conclure – après ça deux autres courts (et droits) jets de pierre, le débit ajusté pour (nous) finir en beauté.

Pas de rappel ? Pas de pieds sur l'enceinte de retour. Pas de divas, ici. Quelques mots pour l'équipe qui a tenu la tournée, les salles, les gens du son. Une dernière – Splinter, chevauchée/branlées qui a toujours été l'une de mes préférées sur Punishment Room et c'est marre. Si on veut prolonger, on peut toujours causer avec elle-eux dans la salle, une fois recouvré la perception de la différence entre le bourdon de la sono qui refroidit et celui qui s'est logé dans nos circuits auditifs même. (« On the Other hand, Loud is... »). Et moi, comme d'habitude : je me trouve à cour de mots, quand il s'agit de parler de ces gens et de leur merveilleux méchant brouet. J'ai du mal à dépasser le relevé, la description. Je n'arrive qu'à raconter à mesure que ça déboule. C'est qu'ils font ça, aussi, nos Équidés Tout Déformés : taper à l'essentiel. Couper net ce qui serait bavardage – dans la musique et ce qu'on pourrait en dire. Alors voilà, je me tais.

Ah si, tout de même : revenez quand vous voulez, on s'arrangera pour y être ! (From Besac with Love, d'où je vous le dis – mais si ça se fait ailleurs, on s'y bougera, que coûte!)

note       Publiée le lundi 12 septembre 2022

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Cimer ! Faut dire que le concert de Barcelone (quelques jours avant celui-là donc) est nettement une des mes plus grosses prises de pied live...

Message édité le 12-09-2022 à 23:07 par dioneo

Note donnée au disque :       
Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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Rien que la chro envoie du bois !