Incapacitants › As Loud As Possible

L’encre a coulé sur cet album. Un choc. Une mandale. On y projettera ce que l’on veut, mais le propos reste médical, et non politique ou éthique au grand dam de leurs fans ricains avides de provoc. On y traite de décomposition. Décomposition du corps, mais de musique aussi. Radicalité anticonstructiviste. Que reste-t-il à dire? Pas grand chose, pourtant… Le verbal, m’est avis, peine à retranscrire la viscéralité d’un pareil monument.

Un kick, du drone, du free gloubi boulguesque. Les éléments factuels frisent le minimalisme et pourtant le spectre auditif est rempli jusqu’à l’écœurement. Une nausée sartrienne. Il n’est rien de plus naturel que la mort disait l’autre, mais la place qu’elle prend ici en tant qu’évocation terminale n’est pas à prendre à la légère. Une pesanteur crasse qui n’aurait rien à envier au plus massif des albums de doomcore.

Et si celui-ci se distingue du reste de leur discographie avec panache, c’est bien par sa relative originalité, toute nippone. Alors on est loin de Ruins ou des Boredoms, mais reste un cachet tout à fait underground que l’on aurait peine à imaginer émaner de l’esprit d’un banquier (!) ou de son compère terroriste sonore du dimanche. Ils sont loin d’être manchots, les lascars, et l’on se retrouve avec un objet d’une efficacité redoutable à faire pâlir Whitehouse. Plus blanc que blanc j’vous dis.

La noise parfois, c’est juste culte. Alors sortez vos bougies Ikea et éteignez bien les lumières… Vous ne le regretterez pas!

4,5/6