Diary Of Dreams › Nekrolog 43

Je suis bien las et j’aurais plutôt tendance à souhaiter résumer ma chronique par 'foncez directement à l’ultime chanson, ‘The Valley’, émouvante pièce triste au piano avec une voix différente, plus claire, plus profonde'. Pour y arriver en jouant le jeu honnêtement sinon, il faut se farcir douze titres alternant entre quatre et sept minutes qui sonnent comme du pur Diary of Dreams: des intros interminables en nappes, petits bruits, des beats électroniques qui enflent pour souvent se stabiliser en mid-tempo (quand, c’est plus rapide, on frise le pouet pouet comme sur l’indigent ‘Unwanted ?’ qui porte bien son nom), des sonorités froides, une production clinique, aggravée par quelques riffs de guitare certes musclés mais ultra secs sans la moindre ampleur, tout ça en bande originale pour des vocaux toujours incapables de nous servir de vraies mélodies même lors de refrains pompiers (‘The Plague’, c’est subtil comme du Rammstein de maternelle). Bien sûr, il y a de bons moments (‘Tears of Joy’ sur lequel Hates quitte son timbre grave plaintif, éventuellement ‘Malice’…) sauf qu’on a l’impression de les avoir entendu cinquante fois sur d’autres albums. J’en suis presque désolé pour ce type qui compose tellement de morceaux qui finalement évoquent pratiquement tout le temps la même chose. On attend le moment où ça va décoller, il ne vient pas. On a presque envie d’avaler un piment avec du café, de s’enfoncer des aiguilles à tricoter dans les côtes, piétiner un oursin pour qu’il se passe un truc, qu’on ne périsse pas d’ennui mais non, ça continue inlassablement, des morceaux affichant plus de six minutes au chronomètre dont on ne voit plus la fin… C’est alors qu’une fois l’auditeur lavé, vidé, épuisé, le sieur Hates nous cueille par cette splendide pièce finale dont les textes suicidaires résument l’impression qu’il nous reste après écoute de ce skeud. Je persifle gratuitement mais malgré sa beauté, ‘The Valley’ est un impôt bien trop lourd à payer… Un autre cd pour la revente.