‘Bible’ est un disque compliqué et pas franchement évident à s’envoyer. Il repose en effet beaucoup sur la voix, la musique suivant beaucoup ses modulations, elle semble réduite au rôle d’accompagnante sans réellement s’exprimer pour elle-même, bien que quelques titres me fassent légèrement mentir (‘Light’). Genet chante beaucoup de paroles, occupe une grande part de l’espace et plusieurs structures se trouvent ainsi relativement dépouillées (‘Realize’ pratiquement axé sur la rythmique, des moments de ‘Tabula Rasa’…), sans réelle texture mélodique forte. Plus ardu encore, le groupe va enchaîner coup sur coup deux longues pièces conçues comme des formes de monologue, ‘To the children’ presque dénué de percussions, barré et assez expérimental dans son approche et ‘Eestania’, plus classique mais sans variation significative à part quelques soli de guitare. L’ambiance est bien là, étrange, folle, mais ces titres manquent trop de corps pour assumer de telles longueurs sans ennui. Un titre plus rythmé comme ‘Love generation’ repose sur une rythmique hachée, jamais groovy, la guitare crisse, quelques effets bizaroïdes (un poil datés) traversent le chant audio comme des moustiques, rien de spécialement confortable donc et même si ce n’est pas ce que l’on demande à Auto-Mod, l’écoute demeure éprouvante. Un peu trop pour moi. Un disque économe en musique, reposant beaucoup sur un chant complètement tripé, des ambiances, ça passe un moment mais la longueur de certaines compositions et le manque de variations notables m’empêchent de rentrer complètement dedans. Mes oreilles de long nez n’ont sans doute pas été préparées à cela. 2,5/6