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Chris & Cosey › Trance

cd • 10 titres

  • 1Cowboy in Cuba
  • 2Lost
  • 3The giants feet
  • 4Impulse
  • 5Re-education through labour
  • 6Secret
  • 7Until
  • 8The gates of ancient cities
  • bonus tracks
  • 9Yes know
  • 10Nikki

extraits vidéo

informations

Cet album est parfois crédité : 'Chris & Cosey/The Creative Technology Institute'. Les deux derniers morceaux sont des bonus.

chronique

Coeur cryogénisé, valves en apesanteurs dans un formol sans acidité qui ne ronge pas mais transmue leur constitution, la transe forgée dans les circuits électroniques de l’Angleterre dégage un furieux parfum de narcotique frelaté… Et ça se passe au deuxième sous-sol, là où même certains junkies n’osent pas descendre quand ils entendent les étranges bruits torves qui montent de l’obscurité des couloirs abandonnés. En un an, le duo a assombri ses ambiances mais pas radicalement changé sa composition, on le sent simplement plus assuré et mature dans ses manipulations. Peu de place pour les voix, elles sont comme phagocytées par la musique qui se décline beaucoup en rythmiques, des rythmiques simples mais aux beats sûrs qu’on laisse tourner pour jouer avec les torsions, manipuler les sons… Les maltraiter au lieu de les torturer, là réside le secret. La production se veut donc résolument dépouillée mais riche de chaque détail, de chaque choix de sonorité, confirmant cette impression de b.o. pour on ne sait trop quel film ( celui de la vie ?) ressenti à l’écoute du prédécesseur ‘Heartbeat’. On renifle de la benzine pour flotter dans l’éther oriental de ‘The gates of the ancient cities’, on délire entre les notes de cornet et les vocaux bizarres de petite fille extraterrestre de Cosey (‘Secret’), on galope dans un jeu vidéo de Pac-Mans qui sont probablement des gommettes d’acide sur ‘Until’ , sans oublier les éclats beaucoup plus sombres, notamment le splendide ‘Cowboy in Cuba’, le titre le plus dans l’esprit de Throbbing Gristle qui après une intro en nappes crissantes éclate en une transe lourde et tribale de plus en plus industrielle (nul doute que Deutsch Nepal s’en sont inspirés). Une ambiance morbide dans laquelle ne se complait pas le duo qui avec ‘Lost’ propose du Esplendor Geometrico version vicieuse (avec ces choeurs fantomatiques dans le lointain dont on ne sait pas trop comment ils ont pu s’égarer là), technique qu’ils poussent plus loin encore avec ‘The giant's feet’ en retirant d’un coup l’aspect sécurisant (en admettant qu’il y en avait un). Hallucinant comme ces gens étaient en avance sur leur temps ! Si la techno avait été inventée au début des 80’s, ‘Trance’ en proposerait un sacré échantillon. Pour qui s’intéresse au travail de labels tel que Ant-Zen, pas besoin de chercher les albums qui ont biberonné leur jeunesse… De par son côté bande-originale, on ne comprend pas bien où ‘Trance’ veut aller ni même vers où il veut nous emporter et on s’en cogne, on a envie d’y aller en suivant ses circonvolutions, son ingénuité mature a quelque chose de toxique et hallucinogène.

note       Publiée le jeudi 11 août 2022

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    D'où La Boule de plus... Je sors à mon tour. Pardon Cosey, pardon Chris, pardon Shelleyan. (Et vivement Pagan Tango ?)

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    C'est sûr que Chris & Cosey, c'est singulier, c'est pas un groupe passe-partout. (c'est tout pour moi)

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    "Félindra, tête de tigre..."

    Sinon il faut que je le réécoute, ce disque, de mémoire c'est un de ceux qui m'avait bien accroché ! En passant, j'ai jamais vraiment le sentiment d'écouter un truc vraiment "glauque", chez Chris & Cosey - ou plutôt (mais je ne crois pas que la chro dise le contraire, en fait) seulement comme élément de mise en, scène, parce que ce côté "spooky", c'est vraiment un de leur "kinks" (bah oui, c'est kinky, Chris & Cosey, vla le scoop, Dio !), qu'ils nous partagent au fond d'une façon assez... Généreuse !

    En fait c'est ça : je n'ai jamais l'impression que le plaisir se veuille "coupable", avec ce duo, qu'ils fassent semblant d'avoir honte, ou dème dire que nous, on devrait avoir honte, d'aimer leurs trucs, quelque soit la supposée "déviance" dans ce qu'ils envoient. Pour moi Chris & Cosey, ça a toujours dit "on assume, et libre à vous de faire pareil", ça a toujours tenu de l'exploration (fusse de choses supposées étranges, paradoxales, de pratiques pas forcément consensuelles... Mais toujours CONSENTIES) plutôt que du fouillage de plaie en mode complaisant, aucune nuance de fausse confession accablée, de remords douteuse ment étalés.

    Je crois aussi que cette impression d'un truc en avance, de musique qui trouve, est liée à cette approche... C'est libéré du souci de "détruire l'art (la musique)", ça n'utilise pas le son (ni les mots) comme seulement "anti", les deux (musique et textes) s'acceptent et se donnent comme narration certes - mais de choses, d'une vie souhaitée... En fait pour moi, c'est profondément anarchiste même quand ça cause "discipline", ce groupe - et tranquillement et avec... Bonheur - ce qui le détache du gros de l'indus/post indus, où si je ne me trompe pas ça se delectait globalement pas mal de jouer la carte peine-à-jouir et/ou le grand-guignol plutôt que cette plongée sentie et détachée à la fois dans l'intime (et dans tout ce que ça peut/pourrait changer d'en embrasser la complexité, comme la simplicité parfois).