Plasmatics › New hope for the wretched plus bonus tracks

Puisque les insultes au bon goût vestimentaire parsèment nos rues estivales de claquettes, tongs et autres shorts, survêtements infects, pas de raison de ne pas rendre les choses encore plus ‘caliente’. Parce que Plasmatics, ça n’a rien à voir avec le manque de personnalité poussant la moitié de la population à endosser n’importe quelle guenille parce qu’on lui souffle que c’est cool. Si le punk ne faisait déjà plus trop de mal en cette fin des 70’s, Wendy O. Williams et ses sbires, eux, avaient bien l’intention d’en découdre avec la censure: sexe, défonce, violence, exhibition, travestisme, tout y passe dans des shows spectaculaires qui vaudront à Miss O. Williams quelques soucis avec la justice vu son habitude de montrer beaucoup de son anatomie. Tout cela ne doit pas nous faire oublier que les Plasmatics, c’était aussi un putain de groupe sur album. Du punk sauvage biberonné à la Motörhead attitude, du genre qui ne fait pas semblant. Wendy est une sacré chanteuse, proprement effrayante dans la manière de poser son timbre rocailleux en allant chercher au tréfonds de sa gorge des mots qu’elle parait cracher ensuite comme des uppercuts. Rythmique excellente et variée qui sait se la jouer tribale, directe, hard rock et des guitares plutôt fantastiques, lourdes, sifflantes (l’excellent ‘Monkey suit’), puissamment électriques dans tous les cas. Chaos ne signifie pas bordel, spontanéité écorchée manque de talent, ‘New hope for the wretched’ s’évertue à le prouver à chaque titre. On a envie de sauter dans tous les sens, de headbanger, de faire les deux en même temps tout en tapant son cul avec ses talons. J’ai longtemps préféré ‘Beyond the Valley of 84’ qui reprenait les mêmes ingrédients en plus travaillé mais les années passant, cette rage tendue sans cesse sur le fil en est venue à me parler plus encore. Ce disque, c’est du fuel au lance-flammes (‘Butcher baby’ et ses bruits de tronçonneuse), le groupe dans son essence la plus pure, la plus torturée, et il demeure à ce jour leur meilleure vente. La réédition cd n’est pas avare en bonus en proposant l’excellent EP ‘Metal priestess’ incluant notamment le sombre ‘Doom song’ et son intro à l’orgue, le génial ‘Lunacy’, sans oublier quelques morceaux en live pour saturer le panier garni. Avec autant de bons trucs dans les oreilles, on en arrive au chef-d’oeuvre. Qui restera… Contrairement aux claquettes-chaussettes; je reste de la génération des tight black pants.