Rougarou, mothman, The Tomb of Nick Cage affectionnent la cryptozoologie mais pas que… Sont aussi évoqués les ‘crop circles’, des traditions telles que la Kampus Nacht, bref des trucs flous et chelous qu’on peut aussi traiter avec pas mal d’humour noir. La démarche rappelle volontiers celles des formations psychobilly sauf que les créatures changent des traditionnels vampires, loup-garous, zombies et autres êtres familiers des films d’épouvante de série B dont nos Américains avaient de toute manière parlé déjà sur leur premier opus. La démarche n’a pas changé, le combo n’aime pas spécialement les carcans (il est probable que les zicos viennent de plusieurs milieux, du goth au metal en passant par le punk). ‘Cryptids and creatures’, c’est un peu comme si les musiciens s’étaient installés un cercle de bois sec et de feu au centre duquel ils défient, invoquent, les créatures qu’ils évoquent, avec quelques canettes pour le cas où. Leur deathrock est carré, brutal, issu du punk, pimenté pour le goût d’une touche de metal dans certains riffings; ça balance entre lourdeur punchy et chansons plus rythmées (‘Rougarou’), le reste, c’est le chant de Melissa Croy qui le fait, qu’elle gueule à la Wendy O’ Williams (‘The crucible’) ou oeuvre dans un truc plus proche de 45 Grave. Facile de parler du chant, de ces grattes hurlantes qui s’éclatent en mini soli parfois mais ne négligeons pas la rythmique qui fait un super taf elle-aussi, notamment la basse plombée qui serpente le long de chaque structure comme l’ombre de l’assassin dans son sillage. C’est tout ? Bien sûr que non, The Tomb of Nick Cage en profitent pour semer quelques touches personnelles comme les cuivres cajuns de ‘The guns of Castor Troy’, une ambiance wave à la Blondie pour ‘Bikini Atoll’ ou carrément des vocaux masculins bien metal sur ‘Krampusnacht’. C’est leur charme à eux et j’adhère pleinement. Aussi jouissif qu’un documentaire sur les cryptides, le sérieux des youtubers pseudo-spécliaistes de la question en moins et l’humour griffu en plus. 4,5/6