Le latin a, à de nombreuses reprises, fait bon ménage avec la musique gothique mais généralement dans une optique presque liturgique; l’originalité de ce trio originaire du Costa Rica est de l’utiliser dans un registre plutôt cold wave. Plus proche d’une récitation désespérée, le chant féminin exclusivement en latin donc (les paroles sont traduites en anglais dans le livret) confère une petite aura tragique autour d’une musique piochant ses racines dans un terreau plutôt varié, entre goth rock et cold wave pour la guitare, la basse, sans négliger un zeste de dark wave s’exprimant surtout au travers de la boîte à rythmes et du clavier . Les intonations de la langue de César apportent la petite originalité à une musique assez courue de nos jours mais bien gérée de par son écriture urgente. Pas question de structures couplet/refrain, Tvmvlvs Tabidvs privilégie une avancée d’un bloc que l’on enrichit fugace ment au passage de détails percussifs, de petits effets râpeux. Certaines chansons ne sont pas sans évoquer Lebanon Hanover mais avec une touche moins froide, plus émotionnelle, grâce à la voix; sur ‘Venus’, on a carrément l’apparition d’un saxo. Le groupe maîtrise suffisamment son thème pour éviter les redites et varier un minimum les ambiances, entre noirceur de caveau (‘Angvis’), toxicité vaseuse (‘Venvs’), magie antique, avec un remix final réussi qui me rappelle pas mal Limbo période ‘Vox Insana’. Cette tombe putride dissimule décidément bien des trésors.