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Mass › Labour of love
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informations
Les titres 1 à 9 figurent sur le LP original, les deux derniers morceaux étant le 7" 'You and I/Cabbage' ajouté en bonus.
line up
Danny Briottet, Gary Asquith, Mark Cox, Michael Allen
chronique
C’était dans l’air tout simplement, les barrières éclataient, l’âge ancien se déguisait en souvenirs pour se lover entre les pages des manuels d’histoire. Les rites, les allures, prenaient des formes neuves, colorées, cloutées, fardées et tandis qu’une nouvelle forme de beauté était en gestation en Irlande, une messe inédite rassemblait ses adeptes le temps d’un prêche mémorable et éphémère. Comme l’avait été le projet précédent, Rema-Rema. Introitus: longue plage d’orgue chelou rejointe progressivement par un saxo éructant avant que la supercherie ne soit dévoilée d’un coup et que le reste du morceau ne prenne la forme d’un post punk grinçant, théâtral, barré, qui casse soudain son rythme pour s’achever dans une impulsion tribale et noire. ’Labour of love’ est lancé. Un disque presque sans équivalent poussant la folie de Rema-Rema dans ses faces les plus dingues et artistiques. Une atmosphère tout d’abord, une forme de jungle primitive croissant dans les ruines d’une cathédrale dont on entretiendrait les racines par un terreau de ferraille oxydée. Le livret de Mass est simple dans sa trame, complexe dans son intention, un post punk goth sombre, tribal, grinçant parfois, à l’humour noir mordant, où l’esprit de Artaud s’écrit en crachant sur le papier de vieux psautiers froissés en un hommage ultime à l’art. L’humain parfois semble s’effacer, laissant les instruments agoniser seuls sur le sol (‘Isn’t life nice’), se contentant de taper sur chaque bris de verre, barre métallique à sa disposition. Les voix elles-mêmes s’envolent, se superposent, se répondent ou revendiquent avec le ton feint du dernier espoir (‘Elephant talk’). Redevenir une bête au sens noble, retrouver le sens de l’aléatoire pour en faire une pièce d’un puzzle pur et cohérent. ‘Labour of love’ est un disque instinctif et grandiose à la fin à l’image de l’intro de ‘Cross purposes’ qui semble enregistré lors d’une fête de gens bourrés. Exorcisme artistique, secousse des fondations d’un ordre établi, il faut transformer les musées en asiles et les asiles en églises. La parole sous forme de parabole révéla alors ses desseins: ayant trompé la révolte politique, l’art et la folie copulèrent en un élan sauvage pour accoucher de deux rejetons, séparés à la naissance: ‘Labour of love’ de Mass et ‘A new form of beauty’ des Virgin Prunes. Le monde n’a jamais été prêt.
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- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
... mais surtout strong hints of Saint Anne, en effet. Entre le(s) premier(s) Killing Joke et Virgin Prunes, quoi. Punk à camisole.
- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
Hints of Second Layer and Alien Sex Fiend.
- No background › Envoyez un message privé àNo background
Décidément cette année 1981 est extrêmement riche pour tout amateur de post-punk, cet album fait partie des oubliés mais n'a pas grand-chose à envier à ses concurrents.