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The Shroud › In the garden

cd • 12 titres

  • 1In the garden
  • 2Mirrorworld
  • 3Green velvet
  • 4Psychosis
  • 5Vision
  • 6Black
  • 7Let go
  • 8Valeriana
  • 9Pandora
  • 10Spiral back
  • 11Collector
  • 12Dans le jardin

informations

Studio 9, Warrior Studios, The Black Room, Fresno, USA.

chronique

Apparemment, c’est la raison pour laquelle rendez-vous a été donné au fond du jardin sous une tonnelle au bord de l’eau tandis que le soir tombe: se dire ‘adieu' car les ‘au revoir’, c’est trop tiède. Bien sûr, il y a des questions, des paroles que l’on voudrait prononcer, des excuses qu’on voudrait bredouiller mais le crépuscule a ce pouvoir d’appeler le silence humain en intensifiant les mille et un bruits qui constituent le véritable silence. Alors on se tait, on écoute le bruissements des branches, les bourdonnements des insectes, on respire à pleins poumons cette drôle d’impression d’écrasement à la vue du rouge qui s’évanouit à l’horizon tandis que la fraîcheur monte imperceptiblement au milieu du ballet des pollens dans l’air. Une fois dans le bus bondé mal climatisé qui nous ramène vers la banlieue laide et trop polluée, le casque sur les oreilles, on ferme les paupières, on renverse la tête sur le cuir amoché du dossier comme si c’était une siège d’osier confortable et on revit la scène, on traque les parfums du soir tombant au bord de la rivière en écoutant l’ultime opus de The Shroud. Leur adieu à eux. Arrangements épurés, tentations trip hop au niveau des rythmiques, guitares fraîches et belles, des atmosphères un peu fantomatiques, renforcées par des bruits de nature (‘Psychosis’), quelques sursauts rêches presque choquants (‘Vision’, 'Black') dont on aurait peur qu’ils écorchent le timbre vespéral de Lydia Fortner si beau mais presque las parfois. On devine les intentions mais l’électronique sied mal au murmure de l’eau et aux chuchotements des frondaisons et si l’illusion est conservée grâce aux robes de dentelles noires (‘Black’), on préfère de loin ces épures qui laissent le silence peupler leurs ouvertures (le magnifique ‘Let go’, ‘Valeriana’ et sa pureté aquatique, ‘Collector’ au rythme de farandole lépidoptère) qui serrent le coeur et nous font comprendre qu’il faut nous quitter, là au fond du jardin. C’est écrit en français. On se lève alors que le silence nocturne baigne la campagne, on repart vers la ville… On s’arrête, on se dit que c’est trop bête, qu’il suffit de se retourner, courir, prendre Lydia Fortner dans ses bras et l’embrasser au moins une fois sur ses lèvres carminées, rabattre ce voile noir… Mais elle a déjà disparu. Le choc de l’arrêt du bus dissipe l’illusion alors que l’album arrive à sa fin. Heureusement un cd peut être l’hallucinogène le plus puissant dont on puisse rêver, l’arme absolue contre la grisaille, même après un adieu dont l’écho résonnera au final aussi longtemps qu’on le souhaitera…

note       Publiée le mardi 12 juillet 2022

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