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The Shroud › A dark moon night

cd • 12 titres

  • 1Pixy-led
  • 2Where the wind goes
  • 3Madeline
  • 4And then
  • 5Day and night
  • 6Roses
  • 7Prophecy
  • 8Another time
  • 9Let me hold on
  • 10Apology
  • 11Cup
  • 12Let me hold on

extraits vidéo

informations

line up

Lydia Fortner (chant), Rodney Walker (guitare), Lyan Read (basse), Eric Dansby (batterie), Hendrik Gröger (clavier)

chronique

Lors de mes pérégrinations philosophiques, je me dis parfois que la musique est l’art supérieur par définition: c’est elle qui mène la danse (au sens propre), elle évoque des paysages, des images, des mouvements… Tenez, se plonger dans l’écoute d’un album de The Shroud, c’est comme s’intégrer à un tableau préraphaélite, on en frise le Syndrome de Stendhal. Moins ouvertement sombres qu’au début mais de plus en plus oniriques et enchanteurs, les disques de The Shroud paraissent mêler de la chlorophylle aux sillons tant la nature au sens mystique du terme parait occuper l’écriture. Une nature transcendée, spirituelle, comme en rêvaient les Romantiques puis les Préraphaélites, un théâtre où mettre en scène leurs aspirations sentimentales, leurs questionnements, leurs tourments… Les titres sont éloquents: ‘Pixy-led’, ‘Roses’, ‘Where the Wind goes’… Il y a quelque chose de très british dans cette galette qui évite soigneusement le paganisme fleure bleue. Le groupe tisse des mélodies et des arrangements délicats, précis et précieux, laisse cohabiter une fraîcheur mélancolique, voilé d’un léger halo d’ombres. Difficile de ne pas évoquer le timbre de Lydia Fortner mais les apports du clavier, par exemple, ne sont pas à négliger. Les guitares sont superbes aussi, d’un cristal triste adapté aussi bien aux nuits printanières qu’automnales. Si nos Américains privilégient les mid-tempi, ils n’hésitent pas non plus à laisser parler quelques montées d’intensité (‘Day and night’). Ce savoir-faire, cette production impeccable mettant en valeur chaque élément avec nombre de détails tapissant l’arrière-plan font qu’on ne s’ennuie pas tout au long du disque. Bien que The Shroud aient toujours été doués pour produire des disques cohérents en terme d’ambiances, celui-ci, plus que les autres, mérite presque d’être appréhendé comme un tout, comme les différentes étapes d’un conte d’Andersen version non censurée. Cela n’empêche pas certaines pièces de se démarquer, ainsi le superbe ‘Roses’, un ‘Prophecy’ nettement plus sombre, ‘Let me hold on’ (version acoustique ou électrique) ou encore le spleen heavenly orageux de ‘Apology’. Si c’est Ophélie qu’on trouvait en couverture de ‘Drowning dreams’, cet album serait plutôt une mise en musique du ‘Lady of Shalott’ de Waterhouse.

Bon
      
Publiée le samedi 2 juillet 2022

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