Kadavar › Rough Times

Voilà donc Rough Times, quatrième album studio de Kadavar, doté d'une pochette oscillant entre élégance macabre et mauvais goût repoussant. Pour dire la vérité ça fait maintenant un bon moment que je m'interroge sur la véritable valeur de Kadavar, dont le départ certes tonitruant n'était peut-être finalement qu'un feu de paille dans la nuit... Kadavar... Groupe surestimé de branleurs en chemises à jabot surfants sur cette vague parfois trop facile du vintage rock qu'ils ont eux-mêmes contribué à propulser ? Ou bien groupe à haut potentiel qui album après album peine à donner sa pleine mesure ? La première chose que l'on remarque dès les premières notes est que Rough Times est bien du Kadavar pur jus, et à vrai dire on a la sensation de déjà connaître une bonne partie du disque avant même de l'avoir écouté... Lors des premières écoutes surgit cette désagréable impression que le groupe continue de tourner en boucle. Mais cette impression serait elle finalement trompeuse ? Rough Times se pose en réalité plutôt comme un point de transition dans la carrière du trio. On y retrouve sur Die Baby Die et les agacants Rough Times et Tribulation Nation un Kadavar énergique, celui des débuts, avec un son toutefois beaucoup plus massif. Mais au fur et à mesure que le disque se déroule surgit un second Kadavar qui avance presque de façon dissimulée au départ mais qui finit par prendre toute la place. Ce second Kadavar à l'approche plus intimiste délivre à mon sens les meilleurs moments de ce "Rough Times". Avec le recul on constate d'ailleurs que Vampires et The Lost Child, titres planants aux atmosphères soignées préfigurent même la future livraison du groupe. Mais à trop vouloir en faire sur ce terrain du planant les teutons se perdent complétement dans l'ignoble et dispensable "A l'ombre du temps" qui confine (presque) au ridicule. Au final Rough Times reste un bon album mais qui comme d'habitude laisse l'impression que Kadavar aurait pu mieux faire...