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Fra Lippo Lippi › Small mercies
- 1990 • Coma Records / Divine / Uniton Records COM 6007 CD • 1 CD
cd • 8 titres
- 1Some things never change
- 2A small mercy
- 3Barrier
- 4Sense of doubt
- 5The treasure
- 6Slow away
- 7Now and forever
- 8French painter dead
informations
line up
Per Øystein Sørensen (chant), Morten Sjøberg, Rune Kristoffersen (musique)
chronique
Il y en a eu plusieurs de ces groupes, on avait l’impression qu’ils avaient tant de merde en eux, tant de doutes qu’il fallait exorciser. Un disque pour cracher cette noirceur, ce dégoût et puis, ce drôle de sentiment, comme après une vengeance assouvie; on fait quoi maintenant ? On reprend le cours de sa vie ? Sauf que les cicatrices ne guérissent pas si aisément. Un exemple flagrant en serait Modern English. Fra Lippo Lippi aussi mais dans une mesure moins radicale. Leur premier opus bien que désespéré s’inscrivait déjà sous des cieux gris et hivernaux. Avec ‘Small mercies’, c’est comme si les nuages sombres s’étaient dissipés mais que le paysage de plaine restait immuablement blanc et froid. Imaginez une version de ‘Seventeen seconds’ plus rapide et dans la neige, ça pourrait poser le cadre. Epure absolue de la production comme si chaque souffle, chaque note devait compter, des influences cold wave toujours bien présentes mais il y a parfois de la tristesse champêtre d’un Nick Drake qui se glisse dans ces accords sans végétation. On sent qu’on a affaire à des nordiques, déjà que ‘Seventeen seconds’ (navré d’y revenir sans cesse mais c’est un bon étalon) n’était pas très épais, ‘Small mercies’ est encore plus rachitique. Pas question de jouer une note de trop, d’ajouter un son superflu, tout semble dosé pour ne pas épuiser ses pauvres ressources, gaspiller la moindre once d’énergie dans le froid mordant. Rythmique grise, quelques notes de piano, même le chant est parcimonieusement présent. Une seconde fois, même si on songe forcément aux Cure, les Norvégiens démontrent leur talent propre en livrant avec si peu d’éléments une merveille de petit album de pop froide, mélancolique, à l’atmosphère hivernale même si quelques chansons chuchotent le virage plus clair du disque suivant (‘The treasure’). D’autres perpétuent l’atmosphère du précédent (le funèbre ‘Slow away’, un ‘Now and forever’ désossé et jouissif dans sa pâleur maladive, ‘French painter dead’ à qui il ne reste plus que l’os, même pas la chair) notamment vers la fin, comme si le trio craignait d’en avoir trop mis, d’avoir joué trop rapidement et qu’il fallait calmer ces battements de coeur ‘impétueux’ pour mieux laisser le givre reprendre possession des corps et les momifier pour de bon. L’instrumental ‘French painter dead’ raréfie carrément le souffle dans son épure de neige et de silence paisible et létal. C’est donc si doux et blanc, la mort ?
note Publiée le jeudi 30 juin 2022
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- Shelleyan › Envoyez un message privé àShelleyan
Celui d'après tient encore la route, après effectivement, c'est fini...
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- Richard › Envoyez un message privé àRichard
Les deux premiers albums demeurent convaincants. Le reste est pour moi une autre affaire.
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