Vacio Negro › Rose garden funeral

Difficile d’expliquer au profane que ce qui est sombre au sens fantasmagorique du terme peut être rassurant: la nuit, les sorcières, les forêts, les ruines, les esprits, les cimetières, c’est nettement moins flippant que la pédophilie, la haine raciale, les enfants soldats, le viol et autres joyeusetés dont l’humain est capable à l’encontre de ses semblables. Vacio Negro, il y a quelque chose de profond, intense, sécurisant dans un tel nom. Le duo est pourtant originaire d’une cité connue pour son indice UV plus que pour ses ténèbres, Barcelone (encore que niveau folie, elle ne soit pas en reste). Cette K7 démontre en quatre morceaux que le groupe s’inspire aussi bien du deathrock que du post punk et de la dark wave. Pour être honnête, le premier titre, s’il est efficace avec ses atmosphères pesantes, pêche un peu de par la surabondance d’effets sur la voix. Elle se fond dans l’ambiance dark wave obscure mais c’est un poil too much. La chanson suivante montre qu’une guitare ne nuit pas bien au contraire mais cette voix diluée ne me convainc pas pleinement. Ca s’améliore en fait sur les deux compositions finales; le duo gère l’aspect glauque des claviers, propose des bonnes lignes de guitare froide en complément. C’est même carrément vers le deathrock qu’on s’oriente pour ‘Sacrifice’, l’ultime pièce et de loin la plus réussie. Vacio Negro ne manque ni d’intention ni d’idées mais ce chant bouffé par les effets au point de paraître étranger au sein même des titres nuit à une efficacité qui serait accrue avec plus de sobriété à ce niveau. Prometteur cependant et bienfaisant niveau ambiance...