CIERŃ, l’épine en polonais… D’où le symbole de la rune thurisaz (appel à la sagesse et à l’équilibre des forces, la lutte entre deux pôles qui s’opposent), une invitation forte à se prendre en main d’où l’importance pour ce groupe fortement influencé par la philosophie anarcho-punk, comme quoi, pour les derniers dubitatifs, les runes ne sont pas l’apanage de quelques crétins orientés à droite qui se prennent pour des vikings, elles n’ont aucune signification politique. Le combo se déclare influencé par Siouxsie and the Banshees, Rubella Ballet, Skeletal Family ou XMal Deutschland, ce qui s’entend clairement dans leur musique. Du déjà entendu donc ? Et après ? Quand c’est joué avec tant de passion, de sincérité, on ne va pas bouder son plaisir. Le mini démarre au turbo, rythmique cavalcade, guitares incisives, vocaux féminins au lyrisme flamboyant dans la tradition des chanteuses évoquées précédemment et la passion ne décroît pas d’un iota au cours de ce trop court CD. À celles et ceux qui y voient un manque d’originalité, je rétorque que je me réjouis plutôt de voir ces idées, ce mordant, revenir à l’ordre du jour car la situation mondiale s’y prête hélas on ne peut mieux et jouer les Bisounours en débitant du slam rassembleur dont personne n’a rien à carrer n’y changera rien. Les Berlinois se façonnent lentement une réputation DIY amplement méritée dont on ne peut qu’attendre avec impatience la suite; ‘The box’, c’est du tube en barre (‘Let go’, ‘The box’), parfait pour patienter justement…