Abbey Death › Realignement

C’est rigolo le mot’ spooky’, ça sonne si innocent, presque enfantin, comme un nom de héros pour gamin alors que pas du tout… ‘Sinistre’, en français, c’est moins naïf. En parlant de Abbey Death, un label les décrivait comme ‘a goth rock and industrial hybrid’ (dans la veine de Combichrist, Cruxshadows, Psychlon Nine…Rien de transcendent, pour ne pas dire limite rédhibitoire) mais qui avait définitivement le ‘spooky side’. J’ai fait confiance parce qu’à priori, ce fameux métissage goth/indus, ce n’est pas trop ma tasse de thé: généralement une sorte de daube dansante, très électronique, pas gothique du tout, avec quelques crissements et effets convenus pour mériter l’étiquette indus alors que ça n’a pas grand chose à voir. Après écoute de leur premier EP, je dirais que le mot ‘sinistre’ n’est pas spécialement adapté mais il est clair qu’on n’est pas dans le ‘boum boum’ sautillant. Base électronique, dansante, assez lourde, plus que d’autres probablement, de la guitare et un jeu de répons entre voix féminine et masculine. Ca s’écoute, le duo y met de la conviction et il y a en effet un travail sur les ambiances. Sur le bon ‘The outside’, la formule fonctionne, il y a un petit arrière-fond fantomatique, renforcé notamment par le chant féminin. Sur les deux autres pièces, on regrette que l’aspect électronique soit davantage mis en avant dans les sonorités mais après tout, c’est subjectif, question de goût. On songe un peu à Cassandra Complex, Attrition et une version ralentie de KMFDM, c’est plaisant, efficace en termes de rythme mais pas hyper puissant niveau mélodie. Pas le genre de trucs à sauter au plafond mais clairement meilleur que certaines influences qu’on leur colle au train.