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Les Blousons Noirs › Les Blousons Noirs 1961-1962

cd • 8 titres

  • 1Be bop alula
  • 2Eddie sois bon
  • 3Depuis que ma môme
  • 4Hey Pony
  • 5Twist again
  • 6Chérie oh Chérie
  • 7Twist à St.Tropez
  • 8Les fous du twiat

extraits vidéo

informations

Compile les deux EPs du groupe: 'Special twist' et 'Special rock' sortis en 1961.

line up

Sammy (chant), Claude (guitare), Jo (guitare rythmique), Did (batterie)

chronique

A l’heure où tant de gens se boudinent dans des doudounes, rappelons les lettres de noblesse d’une veste autrement plus classe bien qu’associée au milieu des voyous: le blouson noir. Rendu culte par Marlon Brando dans ‘The wild one', sa popularité chez certaines catégories de jeunes coïncide avec l’explosion du rock’n’roll, la mort de James Dean dont la performance dans ‘Rebel without a cause’ lui assure à jamais le statut d’icône de la rébellion. La chanson d’Edith Piaf ‘L’homme à la moto’ achève de cristalliser en France l’image du bad boy épris de liberté, de moto, portant blouson de cuir. Quelques bastons à coups de chaînes à vélo, battes, crans d’arrêt, la création de bandes, achèvent d’affoler les bourgeois et les médias. A l’apogée du mouvement, soit le début des 60’s, à Bordeaux, un étrange groupe se forme pour une carrière météorique qui aurait presque des allures de blague (une année à peine, deux EPs à la jaquette identique si ce n'est la couleur de fond). Comme la plupart de leurs contemporains, les Blousons Noirs interprètent surtout des reprises, les compositions propres n’étant pas monnaie courante (la fonction première des combos étant souvent de remplacer les juke-boxes et de faire danser dans les bals), mais contrairement à eux généralement excellents musiciens, les Bordelais sont de vrais branleurs. La légende affirme que les gars ont acheté leurs instruments le matin et enregistré l’après-midi; ce qui est certain, c’est qu’ils ne sont pas des virtuoses. On a l’impression d’écouter des débutants qui répètent à la cave; le batteur n’est pas capable de tenir le rythme, le chanteur est loin d’être précis dans sa pose de voix, le gratteux lutte péniblement avec deux accords (le troisième paraissant définitivement hors de son champ d’action), quant au guitariste rythmique, il devait mater les filles par le soupirail. Le plus génial est que les mecs n’en ont rien à carrer, ça se ressent d’emblée dans le chant où Sammy feint à peine de faire un effort (et puis, les ronflements de l’intro de ‘Eddie sois bon’...); certains y ont vu des précurseurs du punk rock dans cette urgence mal dégrossie, ce pied de nez à la musique bien jouée. Pourquoi pas ? Aux USA, il n’a jamais été tabou d’admettre que le garage a engendré le punk, alors que dire de l’Hexagone qui n’a jamais connu la moindre tradition de ce genre ? Bien sûr, ce skeud prête volontiers à sourire de même que le halo de mystère autour du groupe (personne ne connaît réellement les blases des gus) mais croyez-moi si vous voulez, ça passe mieux qu’on ne pourrait le croire. A quoi bon se la jouer bad boy si c’est pour torcher une musique léchée ? Les morceaux valent ce qu’ils valent mais ce jeu dégueulasse, maladroit, apporte une touche rêche plutôt sympa. Born Bad qui adorent sortir des tiroirs les trucs totalement inconnus du grand public ne pouvaient rater l’occasion.

note       Publiée le mercredi 27 avril 2022

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    sergent_BUCK Envoyez un message privé àsergent_BUCK
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    Oh tiens la surprise ! Bonne chro pour le groupe français qui joue le plus mal... la blague semble assez évidente, mais il y a du coup une bonne sincérité dans cette tranche de rigolade, et c'est au final des petits eps bien attachants (en fait, je parle surtout des 4 premiers titres, l'EP twist sent déjà le réchauffé et ça s’essouffle).

    Bref, un disque idéal à passer en soirée entre un Wesley Willis et un Legendary Stardust Cowboy :)

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