Darkthrone › Eternal hails......

Darkthrone n'a plus grand chose à voir avec ce qu'il était dans les années 90. Il faut se rendre à l'évidence, Fenriz et Nocturno Culto continuent leur entreprise, ils évoluent, mais on est de plus en plus éloigné du black metal norvégien qu'ils ont mené il y a une trentaine d'années. D'un côté, heureusement qu'ils ont su évoluer ! Et je dois avouer d'ailleurs que j'ai plutôt bien apprécié leurs précédents disques. Cela fait une bonne dizaine d'années que Fenriz s'est définitivement tourné vers le metal traditionnel comme il se jouait dans les années 80, sans chichis ni production clean (bon, ça, en même temps, c'est dans l'ADN du groupe), juste du bon metal brut qui sent les dessous de bras. Et ça, c'est bien une chose que Darkthrone a toujours poursuivi, c'est cette recherche d'authenticité, sans arrangements superflus. Deux ans après "Old star", Darkthrone revient avec un nouvel album, "Eternal hails......". Et là, l'évolution depuis le précédent album est nette. Darkthrone a clairement ralenti le tempo. Ils nous sortent ici un disque de heavy metal, à la lisière avec le doom traditionnel. Les morceaux sont longs, plus de 7 minutes, sans non plus avoir de titres à rallonge. L'album est un hommage à toute cette scène de l'époque, avant qu'elle ne soit gangrenée et rendue impure par le succès et tout ce que cela a engendré. Les tempos sont lents, les riffs sont lourds et le chant de Nocturno Culto est basique. Et franchement, c'est chiant. Voilà, je n'ai pas d'autres mots, mais vraiment, je me fais chier à l'écoute de ce disque. Il y a de bonnes idées, le son de la batterie est super bon avec un groove dans le jeu de Fenriz vraiment sympa, certains riffs et enchaînements passent comme une lettre à La Poste, mais franchement, ce mid-tempo quasi-constant tout au long de l'album, vraiment lent, est tellement chiant sur la longueur... Ça gâche tout. Même un "Wake of the awakened" qui partait pourtant bien s'enlise par la suite avec des enchaînements hasardeux. Il y avait matière à faire un disque prenant et super bien senti, mais il manque tellement d'intensité. A vouloir trop jouer sur l'authenticité du metal originel de son adolescence, Fenriz en a oublié l'essentiel, la puissance et l'agressivité. Petite curiosité, on peut remarquer l'utilisation parcimonieuse et discrète du claviers, notamment sur le final "Lost arcane city of Uppåkra". Certains ont même avancé que le groupe apportait un côté psychédélique à sa musique... Cela aurait pu être un bon moyen d'ajouter de l'intérêt à ce disque soporifique justement, mais le groupe a, selon moi, manqué d'ambition et alors qu'ils auraient pu en profiter pour en tirer quelque chose de nouveau, ils n'ont pas su exploiter ce nouvel élément pleinement. Bref, pour moi, ce nouvel album a loupé le coche.