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Heather Nova › Oyster
- 1994 • Butterfly recordings BFLCD 12, 039.0012.20 • 1 CD
cd • 11 titres • 56:56 min
- 1Walk This World
- 2Heal
- 3Island
- 4Throwing Fire At The Sun
- 5Maybe An Angel
- 6Truth And Bone
- 7Blue Black
- 8Walking Higher
- 9Light Years
- 10Verona
- 11Doubled Up
informations
line up
Heather Nova (chant, guitare)
Musiciens additionnels : Youth (basse, production), David Ayers (basse, guitare), Nadia Lanman (violoncelle), Dean McCormick (batterie, percussions), Hossam Ramzy (percussions), Bob Thompson (batterie)
chronique
Le collègue numéro Six semblant de moins en moins enclin à endosser le rôle de moine pervers de l'abbaye Guts of Darkness, je devais prêter main forte à notre frère dés-égaré, et enrichir la part pop féminine de nos archives. Chris, notre abbé, m'a désigné conchyliculteur suppléant. Ni une ni deux, en trois claquements de soutane à travers les cryptes de la médiathèque mondiale, j'ai ramené une sympathique petite huître, collée sur une paroi oubliée du couloir Nineties. De la fine de claire ? Je ne sais pas. Mais de la laiteuse, mmmh : oui ! Une perle de gabarit très modeste à l'intérieur, mais aux reflets chatoyants ! Et produite par le bon Youth, s'il vous plaît, pour ne rien gâcher. Heather Nova, chanteuse américaine des années 90 sans grand caractère bien marqué pour se détacher de ses congénères... A quand même le sien, figurez-vous, avec sa voix capable de passer de la minaude à l'élégie avec une souplesse de sirène. Son nom sonne comme une fusion de Heather Locklear et Radio Nova, oui... et ma foi, cela ne situe pas trop mal l'aura de la nana. Elle aguiche même avec une certaine élégance, un certain raffinement. Elle qui dès le premier titre, nous chante ce doux refrain "I'm not touched, but I'm aching to be / I want you to come, walk this world with me"... Ô Seigneur Darkness, ayez pitié de mon âme ! Retourne dans ta coquille humide, succube du Démon !!! Brrrr... J'en ai les framboises qui frémissent dans la barquette. "Walk this World" reste l'un des tubes méconnus des années 90 semi-alternatives, aussi subtil que du Madonna ou du Britney dans le fond, mais mélodiquement imparable. Le reste du disque oscille quelque part entre ce qu'on appelle le post-grunge, l'indie folk et la dream pop. Enfin j'imagine, j'y connais rien. Mais faites-moi confiance. Heather nous offre dans son ballotin mignon quelques agréables chansons d'oie blanche, avec le petit plus émotionnel, par exemple en oscillant entre intonations sexensuquées façon Anita Lane et elfiques à la Liz Fraser, sur une même chanson (la très jolie "Island"), justifiant ce fond de pochette assez 4AD. Voix de fée fatiguée (la sobre et délicate "Heal", ou "Light Years") et chatoyance de pop melba... Sirupeux, oui, plus que Tori ou PJ, avec ce petit côté alt-rugueux mêlé de Coctwins, pour pas qu'on aie juste l'impression d'écouter Sheryl Morrissette. En inspectant mieux son petit museau de belette, en savourant les fragrances très Paradise Host avant l'heure de "Throwing fire at the sun", j'ai même commencé à m'attacher à cette Huître de Heather, à son charme un peu Cranberries en moins virginouille, un peu proto-Natalie Imbruglia en moins salon de coiffure, à sa manière d'anodino-minauder dans son petit giron... En fond sonore. Un album truffé de tics esthétiques propres au beau patchwork délavé qu'étaient les années 90, une pop alternative aux mélodies délicates, que je ne peux considérer comme réellement superficielle (contrairement à nombre de ses semblables), même si sa tiédeur globale m'empêche de succomber... Trois boules de geisha sur six... Hymen. Euh ! Amen.
note Publiée le dimanche 10 avril 2022
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- Sartoris › Envoyez un message privé àSartoris
Ah, oui, je me souviens, cette ritournelle de printemps, walk this world, en pleine expansion de la mondialisation heureuse. C'était un bon contrepoint dans la vague grunge, une huitre bien sucrée (??!!?) pour créer le contraste avec les guitares sales et les voix rauques. Merci pour l'exhumation, monsieur l'Abbé.
- (N°6) › Envoyez un message privé à(N°6)
Je ne valide pas cette introduction ! Gardez mon nom hors de vos bachanalles (avec deux l) musicales, vil volatile ! Je n'ai que faire de vos histoires de fruits de mer que par ailleurs je ne goûte qu'en occasion exceptionnelle (comment ça trop exigeant ?) ! Sheryl Morrimbruglia, hein ? C'est une opé RTL2 cette chro, avouez ! Bah je la mettrais dans la voiture en rêvant aux nineties...
- Richard › Envoyez un message privé àRichard
Chronique toujours aussi originale et savoureuse. C'est triste, mais je ne me souviens d'Heather Nova que pour son duo avec les Suédois d'Eskobar au début des années 2000.