Confirmation de la première impression, Black Angel, c’est un projet de vieux briscard éloigné de certains stéréotypes communs. Si The Sweet avaient été goth et moins groovy, ils auraient pu composer ce type de musique, quant à l’autre nom dont je ne puis me départir, c’est les March Violets, notamment dans l’usage abondant de choeurs féminins typés 80’s pop (limite Motown parfois, ce qui est tout sauf une insulte de ma part) bien plus que brassés dans un quelconque chaudron mystique. Les aficionados de l’album ‘Vision thing’ y trouveront aussi leur compte dans une forme moins lourdingue. Pourquoi pas ? Comme je l’écrivais précédemment, le vieux peut apporter un peu de souffle frais dans l’abus de jeune sève actuel. Bien qu’utilisant une boîte supervisée par les circuits de Dr Avalanche, on sent que les mecs composent à l’ancienne mais qu’ils travaillent le son pour lui conférer juste assez de froideur tout en lui conservant du corps électrique (clin d’oeil). L’excellente chanson éponyme finale (la plus obscure du lot) inclut même un sax chelou du plus bel effet, c’est dire si on nage dans le old school. La musique de Black Angel dégage une pêche plutôt communicative (la basse envoie bien) avec ce qu’il faut pour ne pas se laisser aller au franc délire non plus, malgré quelques choeurs ‘na na na na na’; le chant ne cherche pas à se la jouer ‘engrais des caveaux’, lui préférant une forme de classe décadente retenue qui paraît chevaucher le balayage des guitares ni trop froid ni trop électrique avec cette grandiloquence contagieuse. L’effet de surprise est passé depuis le premier opus mais je goûte assez ce type de climat qui, mine de rien, se révèle ultra catchy au fur et à mesure des écoutes, d’autant que la structure mélodique est efficace, le disque se révélant plutôt complet en potentiel de tubes (‘Black angel’, ‘Call the night’, ‘Prisoner’, ‘Animal’). Un disque pas prise de tête mais suffisamment profond et bien écrit pour en profiter sur le long terme.