Joy/Disaster › StäyGätôW

Certes, ‘StäyGätôW’ n’est pas le meilleur album de Joy/Disaster mais il a le mérite de présenter un spectre d’influence s’élargissant sans cesse. Si ‘Paranoïa’ avait laissé deviner une légère distanciation avec le post punk pur, c’est véritablement avec cet essai que des accents indie entrent par la grande porte sans monopoliser tout l'espace non plus. Les influences originelles ne se sont pas évaporées, plusieurs chansons témoignent d’un amour maintenu pour la cold wave et le post punk. On débute d’ailleurs par des chansons nerveuses, tendues, au jeu de basse rond, aux guitare acérées mais des morceaux tels que ‘Dory’ ou ‘White attraction’ témoignent d’un envie de fouiller un peu dans la culture indie pour expérimenter dans les sons et les structures. Le groupe nous livre en parallèle quelques compositions bien senties et sombres: un ‘Vision 98’ pesant et sombre avec son rythme lent, ses guitares tendues, un ‘Remember the time’ final franchement réussi dans son habillage darkfolk grave mâtiné d’indie puissant ou encore le musclé ‘Cold sequence’. Le combo ne trahit nullement son identité étant donné qu’elle a toujours constituée d’influences variées, assemblées en une patte personnelle sincère. A noter qu’un chant féminin fait également son apparition sur quelques chansons, ainsi que du violon, ce qui enrichit encore la démarche. Sorti au départ en 2009, ce cd bénéficie enfin d’une meilleure distribution grâce au label Manic Dépression et c’est tant mieux, Joy/Disaster aligne les albums en cherchant à ne pas se répéter tout en conservant des bases solides, exercice qu’il manie efficacement en prouvant que le mariage entre rock et cold wave n’est pas si contre-nature qu’annoncé parfois.