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Swans › leaving meaning.

cd 1 • 6 titres

  • 1Hums
  • 2Annaline
  • 3The Hanging Man
  • 4Amnesia
  • 5Leaving Meaning
  • 6Sunfucker

cd 2 • 6 titres

  • 1Cathedrals of Heaven
  • 2The Nub
  • 3It's Coming It's Real
  • 4Some New Things
  • 5What Is This?
  • 6My Phantom Limb

informations

line up

Michael Gira (chant, guitare), Christoph Hahn (guitare, chœurs), Chris Pravdica (basse), Phil Puleo (batterie, dulcimer), Norman Westberg (guitare), Dana Schechter (basse)

Musiciens additionnels : Anna von Hausswolff, Fay Christen, Ida Albertje Michels, Jennifer Gira, Maria Von Hausswolff, Marie-Claire Schlameus, Mika Bajinski (chœurs), Yoyo Röhm (basse, contrebasse, claviers, piano, synthétiseur, chœurs), Larry Mullins (batterie, percussions, claviers, synthétiseur, vibraphone, chœurs), Ben Frost (guitare, synthétiseurs, effets), Jeremy Barnes (accordéon), Cassis Staudt (accordéon, harmonium), Baby Dee (voix), Lloyd Swanton (contrebasse), Tony Buck (percussions), Chris Abrahams (piano, orgue), Paul Wallfisch (piano)

chronique

Leaving Meaning... Leaving Living... Living Leaving... Meaning Leaving... Pfff... Living Room, ouais ! Élémentaire, mon cher Stetson ! Car dans l'salon s'impose la communion nouvelle, chatoyante, vicieuse, de l'Oncle Michel. Son bourbon, son bourdon. Tout cela commence par une berceuse de son secret pour dorloter les petits auditeurs-consommateurs abâtardis que nous sommes. Mais bien vite, la messe tangue ("The Hanging Man"). Le mal de mer s'éveille, c'est la houle, on a les boules, on est pas bien, pas de doute : on est bien chez Cygnes (et non "Les" Cygnes, c'est pas un vulgaire groupe de pop-rock nan mais oh, un peu de tenue !) Et on est toujours pas le bienvenu, mais on sera servi. Pourridoxe swansien du "you fucking people make me sick mais on va vous en donner pour votre argent" ("P.S. : eh au fait y a un crowdfunding pour le prochain"). Même si cette fois la galette double s'enfourne pépouze. Le Père Gira remanie son orchestre, toujours aussi docile, moins axé sur l'hénaurme, plus sur l'intime, la folk, et peut-être même... La chanson ("It's Coming It's Real" en ferait d'ailleurs une belle sur le Berlin de Lou Pérac). Cela ne change pas la soupière, mais rend la soupe plus digeste. Leaving Meaning propose sa teinte de girattitude, mais s'inscrit autant dans la suite du Glowing Man que dans celle des Angels of Light, pour un effet "cul entre deux chaises". Plus pratique pour chier, déjà... Car ça va chier, quand même. En douceur. Mais ça va chier. Énième cérémonie, pour l'auditeur usé, abusé, en salopette grise, qui implore son rab de morceaux de dix minutes. Prêt à recevoir caresse. Le crescendo semble un peu moins ce gimmick obsessif ici - des fois ça commence même en plein mouvement ("Some New Things", ou la polanskienne "My Phantom Limb"). Des fois ça s'arrête net ("Amnesia"). Des fois ça vous gagne comme une rumeur métastatique, telles les ribambelles cristallines et scintillantes du titre éponyme, qui sentent le Noël, et surtout le sapin. Tandis que les gamines plus endoctrinées que les gosses d'"Another brick in the wall", sur "Sunfucker", tenteront certains de signaler Swans à la Miviludes... Avant que Gira descende la danse à un niveau plus classiquement loboto-mime, en jouant le chef indien de façon aussi caricaturale qu'un personnage de Lucky Luke... Même dans le scoutisme et le gâtisme, Swans restent Swans, pour le meilleur comme pour le pire...

Car le pire est le meilleur, car la... Peur ? Car Les (ouais, Les) Body Lovers refont surface, à certains moments - les meilleurs - j'en veux pour preuve l'androgyne et sinistre "The Nub", aussi perverse que du Today Is The Day featuring Maxime Leforestier. Les farandoles sont pleines de cafard sourd, le drame et l'austère ont repris leurs droits. Et il fait froid, près de l'âtre du pâtre Gira... Maître Gira m'a eu, encore, m'a zombifié... Je suis "parano, manipulé par un autre, qui me laisse croire que le monde est noir - mais trop tard, perdu dans un brouillard, je ne suis que l'ombre de moi-même, ma raison se déchire"... Le masochisme reprend sa circonvolution mortifère, son vaudou doom, dans la soie du labeur, rêve d'un vieux marneur. Ce deuxième CD n'est pas juste addition, attention. Car l'angoisse de la répétition, l'ivresse de cette répétition, pas autant que chez Philippe Verre mais pire que chez D'Aphte Peunque, car "la vie est une répétition dans une répétition", comme dirait l'père Poe-Poe, et c'est toujours pas la fête à Neuneu, sur ce re-re-Swans d'après la re-formation qui est la redite du retour de la re-messe... Gira fait encore son auvergnat - il a des oursins dans la couv' et le cahier, l'ricain, malgré sa tradition du double cheese tower burger, c'est un fait ; mais on s'en fout : l'ambiance et sa valse vont gagner l'âme et l'humeur, encore, avec ces paroles et mélodies made in intello-gogolito, à radoter en se balançant sur son rocking chair, mots et notes qu'on mémorise comme on assimilait petiot les grosses lettres inscrites au tableau noir. Vivre leçon, punition. Pater Gira tient la baguette, les lettres sont écrites à la craie en tr-ès GROS. "I'm NOT !!!" Celle-là, vous allez la retenir illico-occulto presto. "I AM NOT !!!" L'instituteur Gira c'est pas Joseph Pagnol, oh que non. La pédagogie c'est pas vraiment son truc. Quant à la chasse à la bartavelle, elle finira dans un puits sans eau, pas très loin du château de ta mère, admirable femme, coquette et pleine d'esprit, délicieuse, qui n'est pas bien loin non plus, dans un fossé. Le Soleil brille, les blés ondulent, les cigales s'infibulent, on s'avachit, entre les accoudoirs plus jaunes que la paille, tel un ronfleur de La Méridienne de Van Gogh... Oh, que ce Swans est champêtre... Pastorâle, tel ce "What Is This?" Folk, oh oui, foulque même. Une vraie araignée cette guitare sèche. Une vraie toile, tendue, comme ce long majeur que Gira semble nous adresser à chaque nouvelle pochette. On se tient à carreaux, comme sa chemise. On finit sa soupe. Et comme des connes d'ouailles, on écoute, voire pire, on achète.

note       Publiée le mercredi 30 mars 2022

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Note moyenne        8 votes

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nicola Envoyez un message privé ànicola

Un album des Swans qui fait consensus, ça existe ?

SEN Envoyez un message privé àSEN

Excellent morceau par ailleurs ! Encore un album qui ne fera pas consensus en tous cas ^^

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Raven Envoyez un message privé àRaven
avatar

44 minutes c'est une durée parfaite pour une bonne sieste estivale !

Note donnée au disque :       
torquemada Envoyez un message privé àtorquemada

Y a un morceau de 44 minutes sur le nouvel album, la version live risque de durer 3 heures !!

Demonaz Vikernes Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes

Encore un double :'(