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Sleep › Volume One
- 1991 • Tupelo Recording Company 34 • 1 CD
cd • 9 titres • 46:01 min
- 1Stillborn
- 2The Suffering
- 3Numb
- 4Anguish
- 5Catatonic
- 6Nebuchadnezzar's Dream
- 7The Wall Of Yawn
- 8Prey
- 9Scourge
line up
Al Cisneros (basse, voix), Chris Hakius (batterie), Matt Pike (guitare, voix), Justin Marler (guitare)
remarques
chronique
Les premiers albums, surtout quand ils sont considérés comme simples brouillons de jeunesse, ont tendance à m'intriguer. Même quand je ne les aime pas, j'y reviens. Ces disques où les groupes n'étaient pas encore concernés par la médiatisation, même relative, et se présentaient tels qu'en eux-mêmes, encore hantés par les posters de leurs idoles. Volume One est-il donc Bleach, Gish, Wretch ? Sploutch sploutch questche, il est d'abord Bleach et Wretch pour la typochette de caractère, c'est évident ! Mais pour l'accroche punk'n'roll, on est pas dans la même course, doomster n'est pas dragster. Volume One est brut de crayon, mal dégraissé, underground. Bad-tripesque. Il y a deux choses qui différencient ce Sleep des suivants : la laideur, et la douleur. La laideur, car, à l'image de cette pochette made in Dalí : Volume One est difforme, visqueux, et laisse la sensation de s'affaisser sur lui-même ; c'est pas du "doom trad", et pour le côté stoner faut chercher l'sable dans la boue, ce qui se rapproche d'un groove s'appelle "The Wall of Yawn", ou éventuellement "Scourge" avec sa basse noueuse. Tout au plus pourra-t-on discerner dans l'intro bonzesque les tentations futures de Cisneros pour le new age (sans pousser jusqu'à rentrer dans les ordres comme Justin Marler, leur second guitariste d'origine). Lui et Matt Pike remercient uniquement Black Sabbath, mais ils écoutaient certainement beaucoup Black Flag et les Melvins à l'époque d'Asbestosdeath. La douleur, car le chant façon chat qui chie des pointes de l'un ("Catatonic") répond aux riffs tout barbouillouchiasseux de l'autre. Éléments qui, avec le tempo en fondue savoyarde, font clairement pencher ce premier jouet du côté sludge de la force. Sleep traverse un désert morne juché sur son doomaderche, perdu dans le songe d'une jam asphyxiée. Ce disque n'est pas aimable, pas facile, il est pénible. Obtus, buté, autant que disloqué, parfois juste abscons. Éternel prisonnier d'une dimension de la mochitude absolue, où les compositions n'existent plus, une dimension où rôdera très bientôt le terrible In The Name of Suffering en clodo-roi... La seule évidence avec Volume One, c'est que les jeunes Cisneros et Pike ne savaient pas très bien où ils allaient à l'époque, ni ce qu'ils voulaient jouer... Et c'est ça qui, paradoxe, fait la personnalité de cet album anti-linéaire, foncièrement désagréable, beaucoup moins consensuel que la suite. Bienvenue au fond du Sleep.
note Publiée le mercredi 16 mars 2022
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